Unia Fribourg veut protéger les ouvriers de la météo

Le syndicat fait pression depuis plusieurs années, mais pour l'instant, ce sont les patrons qui décident. Point sur les enjeux.

Dans le canton de Vaud, des règlementations ont été mises en place pour protéger les ouvriers des dangers liés à la météo sur les chantiers. © KEYSTONE

Actuellement, il n'y a pas de température limite qui permettrait aux ouvriers de ne pas travailler dans le canton de Fribourg. Le Canton de Vaud, pour sa part, applique un autre système et ferme les chantiers dès que la température ressentie est de -8 degrés. Il tient compte de la bise par exemple, et a aussi déterminé une quantité limite précise de pluie et de neige. Pour la mise en application de ces mesures, il se base sur les bulletins émis par MétéoSuisse.

Depuis plusieurs années, Unia Fribourg demande des critères plus stricts, du même type que le modèle vaudois. L'objectif est que les ouvriers puissent bénéficier d'une meilleure protection, voire d'une fermeture de chantier, si les conditions météo l'exigent.

S'il neige et que ça glisse, s'il pleut et que la visibilité baisse ou encore s'il y a un fort vent et que l'échafaudage bouge, il y a danger

"L'environnement du chantier est un environnement de travail dangereux", rappelle François Clément, co-secrétaire régional du syndicat. "A l'heure actuelle en Suisse, il y a un mort toutes les deux semaines sur les chantiers, et c'est beaucoup trop."

Plusieurs facteurs entrent en compte dans ce calcul: la mauvaise visibilité, l'utilisation de grandes machines ou encore le manque de sécurité, notamment sur les échafaudages, en font partie. Mais les conditions météorologiques représentent un paramètre aggravant. "S'il neige et que ça glisse, s'il pleut et que la visibilité baisse ou encore s'il y a un fort vent et que l'échafaudage bouge, il y a danger", dénonce François Clément.

"Il faut bien travailler"

Mais pour le directeur de la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs, Jean-Daniel Wicht, les patrons agissent avec bon sens, lorsque les températures sont extrêmes. "C'est au patron de dire ce qu'il entend faire en fonction de la situation. Bien entendu, ils font attention à leurs collaborateurs, ils ne vont pas faire n'importe quoi", soutient-il.

Pour lui, il s'agit de peser les intérêts de tout le monde, entre ceux des collaborateurs et ceux de l'entreprise. "A un certain moment, il faut quand même travailler. S'ils ne travaillent pas, il faut bien que quelqu'un les paie malgré tout."

Le syndicat Unia Fribourg est déjà intervenu à plusieurs reprises cet hiver sur des chantiers, à la demande d'ouvriers ou de citoyens. Beaucoup de ces derniers se demandaient pourquoi un chantier était encore ouvert alors que la météo était si mauvaise. Pour rappel, en cas d'accident, c'est l'employeur qui est responsable pénalement. 

À noter encore que le problème de la météo n'intervient pas qu'en hiver. Durant la belle saison, le mercure a tendance à monter très haut, causant d'autres sources de danger sur les chantiers.

RadioFr. - Isabelle Taylor / Adaptation Web: Rémi Alt
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