Loi sur l'assainissement des finances de l'Etat acceptée

La minorité de gauche du Grand Conseil, a essayé en vain de corriger le projet, qui a été acceptée après quatre jours de débats animés.

La gauche a dénoncé les coupes de prestations dans la santé et la formation ainsi que de salaires de la fonction publique. © Frapp

Fribourg concrétise son programme d’assainissement des finances de l’État (PAFE), qui vise à améliorer les comptes de 405 millions de francs sur trois ans. La loi sur l’assainissement des finances de l’État (LAFE) a été adoptée par 57 voix contre 35 et 4 abstentions, après quatre jours de débats animés entre la droite et la gauche. La majorité bourgeoise a suivi, dans les grandes lignes, le PAFE élaboré par le Conseil d’État.

La minorité de gauche du Grand Conseil, qui envisage probablement un référendum, a tenté en vain de bloquer le projet par de nombreux amendements déposés plus tôt cette semaine. La quasi-totalité d’entre eux ont été refusés.

Lors du débat d’entrée en matière, mardi, droite et gauche se sont accordées sur la nécessité d’agir, confirmant le constat du grand argentier cantonal Jean-Pierre Siggen, mais ont divergé sur la méthode. Pour la première, Fribourg souffre d’un problème de charges qui croissent trop vite; pour la seconde, les choix du PAFE ne sont pas les bons.

Référendum?

La gauche a dénoncé les coupes dans les prestations de santé et de formation ainsi que la baisse des salaires de la fonction publique. Il est probable qu’elle poursuive son opposition. Réponse mercredi, lors de l’assemblée du Parti socialiste fribourgeois.

En cas de référendum, le budget 2026 serait bloqué: le canton débuterait alors l’année sans budget, une première dans son histoire.

Le syndicat réagit

"Le Grand Conseil a adopté un programme d’austérité drastique", voilà la réaction du Syndicat des services publics (SSP) fribourgeois, transmise dans un communiqué. Selon lui, l’exécutif n’a pas entendu les protestations des salariés qui ont manifesté à deux reprises en juin et en septembre, puis ont fait grève le mercredi 1er octobre, une mobilisation qui a réuni quelque 4'000 employés de la fonction publique, selon le SSP.

Pour le syndicat, ce plan d’économies cantonal génère des coupes salariales et d’autres mesures qui représentent 65% de l’ensemble des économies prévues par le Conseil d'Etat, et non 35% comme l’affirme le gouvernement.

Le SSP estime qu’une infirmière pourrait perdre jusqu’à 10'000 francs sur trois ans. "Et tout cela pour continuer à faire des cadeaux fiscaux aux plus fortunés et aux actionnaires", déplore-t-il. En épargnant ces derniers, l’État de Fribourg se priverait ainsi de 200 millions de francs de recettes potentielles, d'après lui.

"Il est urgent de dire non au PAFE", souligne le communiqué. Le SSP appelle la classe politique à déposer un référendum afin d’améliorer les conditions de travail du personnel de la fonction publique.

ATS
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