L'UDC va lutter unie contre les accords avec l'UE

Lors de son assemblée des délégués samedi à Wimmis (BE), l'UDC s'est engagée à lutter fermement contre le nouveau paquet d'accords entre la Suisse et l'UE. Aucune voix dissidente ne s'est exprimée parmi les quelque 350 membres du parti présents.

Le président de l'UDC Marcel Dettling avait déjà annoncé en début de semaine que son parti rejetait les accords avec l'UE. © KEYSTONE/CHRISTIAN MERZ

Le président du parti et conseiller national Marcel Dettling (SZ) a parlé d'un "traité de soumission", une formule lancée depuis la présentation des accords il y a bientôt un an. Ces accords ont été négociés de manière unilatérale en défaveur de la Suisse et ne respectent pas l'indépendance du pays.

Entouré de deux hallebardes sur la tribune, il a critiqué le fait que seule "la partie adverse", soit l'UE, puisse à tout moment fixer de nouvelles règles que la Suisse doit accepter. Si Berne ne s'y plie pas, elle s'expose à des paiements compensatoires.

Avec ces accords, la Suisse devra se soumettre à des juges étrangers et "verser des milliards de francs à Bruxelles". Marcel Dettling a également critiqué le fait qu'il ne devrait pas y avoir de référendum obligatoire avec une majorité des cantons.

"Nous allons lutter contre cet accord de soumission à l'UE", a annoncé le président de l'UDC.

"Voie suisse"

Céline Amaudruz, vice-présidente et conseillère nationale (GE), a entonné le même refrain. La Suisse ne doit pas se laisser enfermer dans un prétendu choix entre Trump et l'UE. Les droits de douane décidés par le président américain contre la Suisse sont incompréhensibles, mais l'UE n'est pas notre amie, a-t-elle déclaré.

"Trump ou l'UE Aucune? Ni l'un ni l'autre, nous choisissons la voie suisse", a déclaré la Genevoise devant les délégués. C'est la voie de la liberté et de l'indépendance, selon elle.

"Avec ce traité de soumission à l'UE, la 'classe politique' tente une nouvelle fois d'entraîner insidieusement la Suisse dans l'UE", a renchéri le président du groupe et conseiller national Thomas Aeschi (ZG). Ce paquet est tout le contraire d'accords bilatéraux négociés d'égal à égal. Ils conduisent plutôt à la fin de la voie bilatérale, estime-t-il.

"Il n'y a qu'une réponse possible à ce monstre contractuel: un non du Parlement, du peuple et des cantons", a conclu M. Aeschi.

La qualité plutôt que la quantité 

Dans un exposé, Christoph Schaltegger, professeur d'économie à Lucerne, a fait remarquer que la libre circulation des personnes n'était pas nécessaire pour garantir la prospérité de la Suisse. L'immigration ne peut être utile que si elle rend un pays plus productif.

Une large croissance n'y contribue pas. Selon M. Schaltegger, il faut privilégier la qualité plutôt que la quantité dans l'immigration.

Lors d'une discussion ouverte, les délégués ont pu donner leur avis sur les nouveaux accords bilatéraux. "Nous devrons obéir à Bruxelles, sinon il y aura des sanctions", a déclaré l'ancien conseiller national bernois Adrian Amstutz, une position partagée par de nombreuses personnes parmi les délégués présents dans la salle.

Sous les applaudissements, le président de l'UDC a finalement transpercé de manière théâtrale les plus de 2000 pages de l'accord avec une hallebarde.

ATS
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