Lycéenne tuée au couteau à Nantes
Une lycéenne a été tuée et trois élèves blessés jeudi dans un établissement privé de Nantes par un élève.

Vers 12h30, un élève armé d'un couteau s'est attaqué à quatre de ses camarades, avant d'être maîtrisé par le corps enseignant et interpellé, selon les premiers éléments de l'enquête.
Des drames dans ou autour d'établissements scolaires impliquant des adolescents avec des couteaux se sont multipliés en France ces derniers mois.
Dans un communiqué, le Premier ministre François Bayrou a appelé à "un sursaut collectif" face à la "violence endémique" dans "une partie de notre jeunesse", disant vouloir "une intensification des contrôles" aux abords des écoles.
Il veut également que "des propositions concrètes en matière de prévention, de réglementation et de répression, lui soient soumises sous quatre semaines" autour des "violences commises par les mineurs avec des armes blanches".
"J'adresse mes pensées émues aux familles, aux lycéens et à toute la communauté éducative dont la Nation partage le choc et la peine. Par leur intervention, des professeurs ont sans doute empêché d'autres drames. Leur courage force le respect", a réagi de son côté sur X le président Emmanuel Macron.
Sur place, la rue menant à l'établissement est bouclée par un périmètre de sécurité surveillé par de nombreux policiers et des militaires, a constaté l'AFP, et des parents inquiets sont massés aux abords.
"Dépressif"
Ludivine (qui n'a pas souhaité donner son nom de famille), 48 ans, a dit avoir appris que sa fille était dans la classe de seconde concernée par l'attaque. "Moi qui suis une mère anxieuse et qui ne la laisse pas sortir seule, je ne pensais pas qu'il lui arriverait quelque chose dans son lycée", a-t-elle dit à l'AFP, qualifiant l'établissement Notre-Dame de Toutes-Aides - qui accueille environ 2000 élèves - de "calme et correct à tous les niveaux".
"J'étais au self (cantine, ndlr) avec mes amies et on nous a dit qu'un lycéen avait poignardé des élèves de seconde dans plusieurs classes. On nous a demandé de ne pas sortir du self pendant une vingtaine de minutes puis on nous a confinés dans un gymnase. Ca fait longtemps qu'on est là, mais on a pu appeler nos parents et les rassurer", a déclaré à l'AFP une collégienne de 3e.
"Le lycéen, les gens le connaissaient comme dépressif, il disait qu'il adorait Hitler. Il a envoyé un mail de 13 pages à tout le monde pour expliquer tous ses problèmes à midi", a-t-elle ajouté.
Un lycéen a transmis à l'AFP le manifeste du tueur présumé, où il évoque "la mondialisation (qui) a transformé notre système en une machine à décomposer l'humain", revendiquant une "révolte biologique" afin que "l'équilibre naturel, même cruel" reprenne "sa place" contre "l'écocide globalisé".
L., collégien de troisième, s'est lui retranché dans les toilettes peu après l'attaque. "On a vu des adultes qui bloquaient la porte du lycée et quand on s'est rapproché, ils ont hurlé 'cassez-vous y'a quelqu'un avec un couteau'. On a couru aux toilettes pour se cacher et on a entendu une fille hurler", a-t-il dit.
"Le lycéen, les gens le connaissaient parce qu'il était bizarre, il suivait des groupes néo-nazis sur les réseaux. On est tous un peu choqués", a-t-il ajouté.
"Violence inouïe"
Plusieurs responsables politiques ont réagi à ce drame, dont la cheffe de file de l'extrême droite en France (RN) Marine Le Pen.
"Consternation et colère face à ce nouveau drame (...) Il est plus que temps de prendre les mesures qui s'imposent pour éradiquer cette banalisation de l'ultraviolence qui fait des ravages au coeur même de nos écoles", a-t-elle écrit sur X.
"Face à cette violence inouïe, nous appelons à une prise de conscience collective sur l'importance de garantir la sécurité dans nos établissements scolaires", a réagi de son côté le syndicat étudiant Uni, classé à droite.
Malgré une montée des agressions ces derniers mois, les meurtres à l'intérieur des établissements scolaires restent rares en France. En février 2023, un lycéen avait poignardé son enseignante avec un couteau de cuisine dans un établissement privé de Saint-Jean-de-Luz (sud-ouest).