Marcel Dettling élu président de l'UDC Suisse

Les délégués de l'UDC Suisse se sont réunis ce samedi à Langenthal (BE) pour élire Marcel Dettling à la présidence du parti. Le conseiller national schwyzois était le seul candidat en lice pour succéder au sénateur tessinois Marco Chiesa.

Marco Chiesa a succédé à Albert Rösti en août 2020. © KEYSTONE/Michael Buholzer

Les délégués ont pris congé, par une ovation debout, du président du parti Marco Chiesa. Le Tessinois avait été élu à la tête du parti en 2020. L'UDC a élu Marcel Dettling, un paysan de montagne schwyzois conforme à l'image et au cliché d'une Suisse campagnarde. Âge de 43 ans, le conseiller national est considéré comme un homme de terrain, proche du peuple et conservateur. Le Schwyzois était le seul candidat à la succession de Marco Chiesa.

En 1998, Marcel Dettling a fait partie des membres fondateurs des Jeunes UDC du canton de Schwyz. En 2008, il a été élu pour la première fois au Parlement cantonal. En 2015, il a créé la surprise en accédant au Conseil national.

Marcel Dettling a fait carrière au sein du parti : en 2018, il est entré au comité directeur de l'UDC Suisse et depuis 2022, il en est le vice-président, aux côtés des conseillères nationales Céline Amaudruz (GE) et Magdalena Martullo-Blocher (GR).

Une ligne particulièrement dure en matière migratoire

En élisant Marcel Dettling à sa tête, l'UDC renoue avec son enracinement terrien. Au sein du parti, il appartient au camp des ultraconservateurs et à l'aile dure en matière migratoire. Ses interventions parlementaires touchent, outre l'agriculture, surtout la politique d'asile.

En tant que futur président de l'UDC, il dit vouloir renforcer la clarté du positionnement et de l'orientation du parti. Il en a fait l'illustration récemment en matière climatique : "Je préfère qu'il fasse plus chaud à l'avenir que plus froid", a-t-il déclaré.

En cela, il a démontré sa capacité à simplifier à l'extrême des choses complexes pour les vendre à l'électorat et attirer l'attention des médias.

Non à la réforme de l'énergie

L'UDC Suisse dit non à la réforme de l'énergie, soumise au peuple le 9 juin. Et ce contre l'avis de son conseiller fédéral Albert Rösti, présent  à Langenthal (BE). Ce projet énergétique vise à faciliter la planification et l'autorisation des grandes installations de production d'électricité et à encourager la construction de petites installations solaires.

Lors de l'assemblée des délégués, le conseiller fédéral UDC Albert Rösti s'est engagé en faveur du projet. Une pénurie d'électricité reste un risque pour le pays. Il est important que la Suisse puisse augmenter sa production d'électricité, a souligné le ministre de l'énergie. Aux sceptiques dans ses propres rangs, il a promis que la loi ne permettrait pas de couvrir la Suisse d'éoliennes et de centrales solaires. Des zones seront créées où de telles extensions seront possibles.

En revanche, si la loi est rejetée, des demandes pour de telles installations pourront être déposées partout. En outre, les projets ne peuvent être réalisés que si les communes concernées sont d'accord, a relevé le conseiller fédéral. La loi permet des investissements, notamment dans les régions alpines.

Le projet contient également des objectifs d'économie : la consommation moyenne d'énergie par habitant et par an doit diminuer de 43% d'ici à 2035 et de 53% d'ici à 2050 par rapport à la situation de 2000.

Beaucoup d'efforts pour un rendement insuffisant

Le solaire et l'éolien ne permettent pas un approvisionnement en électricité sûr, a rétorqué la conseillère nationale et vice-présidente du parti Magdalena Martullo-Blocher. Il ne s'agit pas seulement de quelques éoliennes et installations solaires. Il faudrait plutôt 9000 éoliennes et installations solaires d'une surface cinq fois plus grande que le lac de Zurich.

De nombreux délégués se sont exprimés lors d'un débat animé. Les détracteurs craignaient que les paysages ne soient défigurés et que l'autonomie des communes soit réduite.

Les délégués ont décidé de voter non par 242 voix contre 149 et six abstentions. Les délégués ont encore dit non à l'initiative du Parti socialiste (PS) sur l'allègement des primes et non à celle du Centre "Pour des primes plus basses". Le comité directeur du parti a également donné son propre mot d'ordre en recommandant le oui pour le quatrième objet soumis en votation du 9 juin, l'initiative "Stop à la vaccination obligatoire".

ATS
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