Martina Chyba au rendez-vous pour son nouveau livre

La journaliste et autrice sort son roman "Rendez-vous". Elle est en dédicace samedi à Fribourg à la librairie Payot. Entretien.

Le livre aborde des thématiques sociétales importantes avec un ton souvent humoristique. © Payot

RadioFr.: De quoi parle votre roman?

Martina Chyba: De la vie, celle que l'on vit tous les jours. C'est une femme, dans la cinquantaine, qui comme beaucoup de monde est divorcée, a des soucis de boulot, a des enfants, commence à avoir des pépins de santé, a des parents qui vieillissent et qui finissent par mourir. Et cette femme se débat au milieu de tout ça. Un jour, elle va aller sur un site de rencontres, et sur un malentendu algorithmique total, elle fait connaissance avec un inconnu qu'elle va aller rencontrer sur les marches du Sacré Cœur à Paris. Parallèlement à cela, elle suit une thérapie chez un psy très spécial, puisqu'il ne prescrit aucun médicament, mais des œuvres d'art qu'elle doit aller voir dans des musées.

En lisant, on ne peut pas s'empêcher de penser que c'est une autobiographie tant l'héroïne vous ressemble dans sa description, son travail. Au final, de quelle nature est ce texte?

Je le dis au début, il y a des choses vraies, des choses inventées, d'autres demi-inventées, vécues par moi ou par d'autres... C'est ce qu'on appelle en littérature une auto-fiction. C'est très fortement inspiré de faits réels, mais on s'autorise, à certains moments, à inventer des choses ou à en rajouter. Pour être honnête, et je l'ai été depuis le début, j'assume totalement le fait que c'est à 75% de l'autobiographie et à 25% de la fiction.

Une grande partie de ce qui est vécu par le personnage principal est ce que j'ai vécu moi. Par contre, le psy est le seul personnage qui est entièrement inventé. D'ailleurs, pendant certaines dédicaces, les gens se penchent vers moi et me demandent: "vous pouvez me filer son numéro, au psy? il a l'air tellement top." D'autres le recherchent même sur Google. Je suis obligé de leur dire que c'était une projection de mes fantasmes personnels de la thérapie que j'aurais voulu avoir.

Vous abordez dans votre livre énormément de thèmes de société, et en dressez un portrait qui n'est pas toujours très rose...

Oui, c'est parfois compliqué. On ne peut pas nier que la vie n'est parfois pas si simple et qu'on ne vit pas une époque compliquée. Comme je le disais au début, le quinquagénaire vit un moment charnière. Donc ce n'est pas simple, mais le livre n'est pas catastrophiste. On m'a souvent dit que c'était un livre qui faisait du bien parce que la personne qui est là avance, quoi qu'il arrive. Elle s'aide avec sa thérapie d'œuvres d'art, mais elle avance, bravement. Elle tombe, se relève et remonte sur le cheval. Il y a cet aspect qui incite à continuer à danser.

Sinon on ferait quoi? Mettre le clignotant, se parquer au garage et on attend juste d'aller à la cave? Non, c'est un livre extrêmement positif par ce biais-là. Et puis, il y a le côté où on montre aussi ce qui n'est pas très glorieux. On a tous dans nos vies des moments qui sont cools, où on est bien, où on fait des choses super... mais il y a des moments où ça ne va pas. Alors, pourquoi ne pas les raconter, sur un mode qui reste souvent drôle, et en faire la vie?

RadioFr. - Maurizio Iulianiello / Adaptation Web: Rémi Alt
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