"Le parlement de milice est une légende urbaine"
Isabelle Chassot était au micro de RadioFr. ce jeudi matin. La candidate du Centre a parlé de budget de campagne et de principe de milice.
Radio Fribourg: Isabelle Chassot, vous êtes du Centre et élue au Conseil des Etats depuis 2021. Aujourd'hui vous vous représentez pour un nouveau mandat. Loyers, primes d'assurances maladie, énergie: tout coûte plus cher. Dans ce contexte d'inflation, votre budget de campagne s'élève à 99'865 francs. Est-ce que vous comprenez que ce montant peut choquer?
Isabelle Chassot: Oui, je le comprends parfaitement. Cela dit, il est important que nous puissions communiquer en cette période de campagne. Vous mentionnez le chiffre exact, nous l'avons calculé au plus près. Nous avons essayé de nous concentrer avant tout sur un affichage officiel. Je ne suis pas partisane de l'affichage sauvage, je pense que nous devons tous faire des efforts pour la durabilité. Nous avons fait des annonces auprès des médias qui ont aussi besoin de soutien. Il faut également savoir que ce montant recouvre les deux tours de l'élection au Conseil des Etats, c'est pour ça qu'il faut le comparer avec ceux des autres candidats. J'ai reçu beaucoup de ressources venant de privés, qui versent des petits montants. Et puis, il y a aussi mon parti cantonal et quelques entreprises.
Vous êtes déjà bien connue dans le canton et à Berne. Est-ce qu'il y a vraiment besoin de mettre tout cet argent pour se faire réélire?
La moitié de ce montant est pour l'affichage et les annonces. Et pourtant, si vous ouvrez les journaux, vous verrez que je n'en mets pas beaucoup. Je crois que c'est important de rappeler que les élections sont un moment de démocratie où l'on aimerait susciter la discussion. Donc, les gens m'arrêtent aussi plus dans la rue pour me poser des questions. Une campagne est faite pour cela.
Est-ce qu'on a à Berne une sorte de déconnexion avec la population? Il y a beaucoup de juristes, d'économistes et vous êtes avocate.
Vous savez, nous ne sommes pas non plus des parlementaires professionnels qui ne faisons que cela. Je crois qu'il est important de garder le lien avec les élus cantonaux et communaux, mais aussi avec la population. C'est pour cela que j'essaie pour ma part de répondre aux invitations et aux sollicitations que je reçois le reste de l'année. On reçoit toujours un écho de notre activité à Berne, donc c'est notre tâche de ne pas rester déconnectés.
Vous parlez du parlement de milice. Est-ce que ce n'est pas de plus en plus un mythe national?
C'est une légende urbaine, il faut le dire. J'ai fait un calcul, parce que ça m'intéressait: pour remplir mon mandat, je consacre 70% de mon temps au parlement. Le reste est dédié à des organisations sans but lucratif, qui ont des missions auxquelles je crois. Ceux qui disent qu'ils ont encore le temps de travailler à côté ont une capacité de travail qui dépasse de loin la mienne.
Écouter ici la matinale électorale complète: