"Je préfère une politique de petits pas à pas de politique"

Pour cette dernière matinale électorale, RadioFr. a accueilli le plus jeune candidat aux Etats, le vert'libéral Leonardo Gomez Mariaca.

Leonardo Gomez Mariaca a défendu ses positions sur l'Europe et le congé parental. © Frapp

Radio Fribourg: Leonardo Gomez Mariaca vous avez 25 ans et êtes candidat pour le parti Vert'libéral. Pour vous, il y a une véritable urgence à se rapprocher de l'Europe. Pourquoi est-ce si important?

Leonardo Gomez Mariaca: Il y a plusieurs raisons. Je vais en prendre une: l'énergie. A partir de 2025, il y aura un nouveau règlement au sein des pays membres de l'Union Européenne qui veut que 70% de l'électricité produite par l'Europe soit revendue pour le marché intérieur. Cela veut dire que si la Suisse n'a pas un accord-cadre, on fera partie des 30% restants. Donc dès 2025 on subira une concurrence largement à notre désavantage pour acheter de l'électricité. Les prix risque d'augmenter encore plus.

Les négociations pour un accord-cadre sont pourtant mortes depuis 2021. Vous pensez que l'UE va nous accueillir à bras ouverts?

Rien n'est facile en politique, évidemment. Mais on peut se permettre d'avoir une position claire. Les deux seuls partis qui se sont prononcés sur cette question sont les vert'libéraux, europhiles, et l'UDC, qui sont, eux, europhobes. Les autres partis ont tendance à chercher l'entre deux et c'est un jeu qui nous coûte cher au niveau de la diplomatie. Mon parti s'engage à trouver une solution rapide. On a proposé une alternative aux accords sectoriels qui serait une intégration à l'espace économique européen. Ce n'est pas la voie privilégiée, mais c'est une possibilité réelle dans notre situation.

Vous mentionnez l'UDC qui a quatre fois plus de sièges que vous. Ça parait mal parti pour dégager une majorité et aller dans votre sens au parlement.

La totalité des autres partis ont un intérêt réel à ce que nos relations bilatérales reprennent. Même l'UDC n'est pas unanime sur le sujet. L'Europe est notre partenaire commercial et culturel le plus important. Notre population est vieillissante, nous avons besoin de main d'œuvre qualifiée et dans ce contexte-là, les accords de libre-échange ont leur sens. L'Europe représente aussi 50% de nos exportations et 60% de nos importations. C'est un partenaire sans lequel on ne peut pas vivre et l'UDC, ainsi que les autres partis, en sont conscients. C'est dans la recherche de solution où l'on diffère.

Revenons sur le reste de votre programme. L'un de vos projets phares concerne le congé parental. Vous avez déposé une motion populaire pour soutenir les parents fribourgeois. 16 semaines minimales de congé pour une ou un partenaire, 8 pour l'autre et 2 semaines qui peuvent être échangées entre les deux. C'est ça votre idée?

Ce projet est repris presque mot pour mot de ce qui est passé à plus de 60% à Genève. C'est une proposition, mais je suis bien évidemment ouvert à d'autres possibilités qui seront discutées au Grand Conseil. Nous l'avons choisi parce que c'est la première qui ait été acceptée en Suisse. Il n'y a, pour l'instant, pas de projet de congé parental au niveau national, donc c'est la responsabilité des cantons, bien que ce sera une priorité si je devais me retrouver à Berne.

Actuellement, au niveau de la loi, c'est 14 semaines de congé maternité. La gauche, qui proposait 36 semaines de congé parental, vous reproche de ne pas aller assez loin. Pourquoi cette proposition au rabais?

Je pense déjà qu'elle n'est pas du tout au rabais. Si l'on regarde les faits, le congé parental de la gauche bernoise a été refusé à plus de 60% par la population, tandis que celui de Genève a été accepté le jour-même. On essaie de créer un compromis politique pour réunir le maximum de gens. L'idée est d'avoir quelque chose de concret qui passe. On préfère une politique de petits pas à pas de politique du tout. Personnellement, je trouve qu'on pourrait aller un peu plus loin, mais je me suis cantonné au projet genevois parce que j'ai envie que ça existe, et que ce ne soit pas juste du symbolisme.

Écoutez la matinale électorale complète:

RadioFr. - Isabelle Taylor / Adaptation web: Mattia Pillonel
...