"C'est important de rappeler au monde qu'on existe"
Que signifie la transidentité? Elément de réponse avec Lucielle Voeffray, coresponsable du groupe trans de l'association Sarigai.

La Pride démarre vendredi à Bulle pour trois jours de festivités. La Marche des fiertés romande, qui se tiendra jusqu’à dimanche dans le chef-lieu gruérien, avec 10’000 personnes attendues, est placée sous le slogan "Parlons-nous".
"Cet événement est important pour deux raisons. Premièrement, parce qu'on manque encore de droits, on n'est pas égaux aux yeux de la loi. La seconde, pour fêter aussi, pour rappeler au monde qu'on existe", estime Lucielle Voeffray, membre de Sarigai, association fribourgeoise pour la diversité sexuelle et de genre. L'organisation d'une Pride à Bulle a un sens supplémentaire, selon elle. "En Gruyère, on est moins visible qu'à Zurich, où on voit des personnes ouvertement LGBTQIA+ tous les jours."
Parmi les questions incluses dans la Pride, il y a la transidentité, c'est-à-dire le fait de ne pas se reconnaître dans le sexe assigné à sa naissance. Encore méconnu du public, voire occulté il y a encore quelques années, le sujet gagne les mentalités. Signe de cette évolution au sein de la société: le changement de genre sur les documents administratifs est facilité en Suisse depuis le début de l'année.
Lucielle Voeffray, assignée homme à la naissance, a pu bénéficier de cette procédure. Une étape importante dans sa transition. "Plus jeune, je vivais un mal-être. J'ai été harcelée à l'école pour des raisons que je ne comprenais pas à l'époque, car je ne savais pas encore que j'étais transgenre", raconte la jeune femme de 23 ans, qui a fait son "coming out" trans il y a trois ans. "Mes proches m'ont acceptée, tout s'est très bien passé. J'ai eu de la chance." La transition médicale peut attendre. "J'ai envie de prendre du temps pour savoir ce que je veux."
Voir l'interview complet:



