Année de tous les records pour la Mise de Bois de la Gruyère

Il n'y a jamais eu autant de fournisseurs et d'essences à la Mise de Bois. Une année exceptionnelle selon son responsable, Alexandre Pipoz.

Plus 470 m³ de bois sont présentés cette année. © La Télé

La Télé: Alexandre Pipoz, vous pilotez cette Mise de Bois qui se déroule en ce moment. Comment qualifiez-vous la cuvée 2025?

Alexandre Pipoz: Exceptionnelle, on a battu à ce stade tous les records : le nombre de fournisseurs, le nombre d'essences, on présente cette année 23 essences différentes, et le volume total. On est à 478 m³, donc 10 m³ de plus que notre précédent record de 2023.

Vous encouragez les fournisseurs à présenter leurs plus belles billes, des essences originales et rares. Pour les personnes qui ne connaissent pas grand-chose dans le monde forestier, qu'est-ce qu'une essence rare?

C'est une essence qu'on trouve peu souvent sur le marché et en petites quantités. On différencie les essences forestières, indigènes, comme l'orme, des essences de parc, de jardin, de verger et aussi des exotiques. On a eu des thuyas l'année passée, par exemple. Il n'y a pas de marché en Suisse, alors qu'on en trouve en Amérique du Nord. On essaie de valoriser ça en local.

L'année passée, une vente record a été conclue. 22'777 francs pour une bille. Le bois peut-il être aussi cher? C'est assez fou, non?

C'est fou. Une bille comme ça, je pense qu'on en voit peut-être deux ou trois dans une carrière de forestier. Tout était réuni : une grande longueur, un grand diamètre. C'était un érable sycomore ondé, donc il y a des vagues à l'intérieur et c'est très recherché au niveau esthétique pour des instruments de musique ou des plaquages. Cette bille a créé le buzz.

Cette mise de bois de la Gruyère a aussi le but de valoriser le bois de qualité à travers le circuit court fribourgeois. C'est important pour l'économie forestière du canton?

Si vous avez une ou deux billes sur une coupe de bois, c'est difficile de faire venir un acheteur avec un camion rien que pour ça. L'idée des initiateurs de la Mise, mes collègues forestiers en 2018, c'était de rassembler ces bois et puis de valoriser ça en local. Il faut savoir qu'avant, beaucoup des bois, qu'on trouve aujourd'hui à la mise, finissaient en bois de chauffage. On voit que la demande est là, les artisans sont contents parce qu'ils arrivent à trouver des exceptions.

Et ça s'adresse à tout le monde. On peut faire plein de choses avec ce bois finalement?

Oui, on a des artisans amateurs qui font de la menuiserie, de l'ébénisterie, des tourneurs amateurs et professionnels, mais aussi des plus grandes entreprises jusqu'aux scieurs, aux marchands de bois nationaux.

La Télé - Gaël Longchamp / Adaptation web: Mattia Pillonel
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