Voici comment la BCF Arena sera transformée pour le Mondial
Chaque mois, Nicolas Marbach, responsable du site de Fribourg pour le Mondial 2026, nous dévoile les dessous d’une telle organisation.

Le Mondial de hockey débute dans sept mois, à Zurich, mais aussi à Fribourg. Pour l’occasion, nous avons décidé de vous faire découvrir les coulisses d’un tel événement. Après la billetterie, nous abordons le sujet des infrastructures avec le responsable du site fribourgeois pour cette compétition, Nicolas Marbach.
Radio Fribourg: Est-ce qu’il y a une chose concernant les infrastructures qui vous empêche de dormir en ce moment?
Nicolas Marbach: Ça ne m’empêche pas de dormir, mais on est en train de finaliser l'installation des câblages TV. Ça veut dire les raccordements pour le courant et puis ceux du signal. Il y a le TV compound (cœur technique d'une retransmission télévisée) qui sera situé sur la place à côté des terrains synthétiques. On va donc devoir tirer tous les câbles de ce point-là jusqu’à la position de chaque caméra.
Qu'est-ce qui change par rapport à un match de Gottéron?
Ceux qui vont à un match de Gottéron voient les camions de transmission entre la salle communale et la salle omnisport. Depuis là-bas, ils se raccordent directement sur une ligne de fibre optique qui va à l’intérieur de la patinoire et qui sort au bon endroit, là où ils ont leurs caméras. Mais pour le championnat du monde, le TV compound ne peut pas être de ce côté-là; il doit être de l’autre côté. On n’a donc pas la possibilité d’utiliser les structures en place. On doit tirer chaque câble depuis le TV compound jusqu'à chaque caméra. Et il n’y a pas que quatre caméras comme en Ligue nationale, il y a 32 caméras pour le championnat du monde. Ça change un peu.
Quand on regarde le Mondial à la télé, on voit ces voitures publicitaires dans les gradins. Comment arrive-t-on à mettre une voiture dans un gradin?
On doit enlever la structure en place, c'est-à-dire la balustrade qui empêche les fans des places debout de descendre de la tribune. On va monter une plateforme qui, à Fribourg, doit être entièrement sur les gradins. La dalle où se trouve la glace date de 1980. Elle repose sur des piliers et on ne peut pas mettre trop de poids. Pour lever une voiture électrique qui pèse entre 2,3 et 2,8 tonnes depuis la glace sur une plateforme qui est sur les gradins, il faut quelque chose d’encore plus lourd pour la lever. On travaille donc avec l’architecte de la BCF Arena et l’ingénieur civil pour répartir correctement les charges et, au final, pouvoir lever ces voitures sur les plateformes.
Il y a aussi la tribune de presse qui va changer de côté. Comment ça se passe concrètement?
La tribune de presse doit toujours être du côté de la caméra principale, qui doit, elle, toujours faire face aux bancs des joueurs. On avait donc deux options: changer la glace et mettre les bancs de l’autre côté, ou changer la tribune des commentateurs. On ne va pas tout déménager. On va simplement construire des plateformes temporaires pour créer 35 places commentateurs pour la télé. Bien sûr, il faut faire tous les raccordements. L'électricité et le signal doivent faire le tour de la patinoire et sortir de l’autre côté pour aller au TV compound.
On parle de ce que voit le public et aussi, par exemple, des vestiaires. On sait qu’il y a des exigences de la Fédération internationale de hockey. Comment avez-vous adapté la BCF Arena?
Il y a un code événementiel qui nous dit ce que nous devons offrir ou construire pour les équipes. Chaque équipe a droit à 120 m². Fois huit équipes, ça fait beaucoup, et il n’y a pas assez de place. Il faut trouver les emplacements idéaux pour le vestiaire, le bureau des entraîneurs, la zone médicale et la zone matériel. Pour les huit équipes, on doit construire des casiers où ils peuvent s'asseoir, accrocher patins et casques. Il y aura six équipes dans la BCF Arena et deux dans la patinoire 2. Le vestiaire de Gottéron sera celui du Canada. Celui des Ladies est déjà adapté, tout comme celui des Juniors: ce sont trois vestiaires prêts. Les cinq autres doivent encore être construits.
Est-ce que certaines de ces choses vont rester et profiter au club ou à la ville? Ou bien est-ce que tout est voué à disparaître?
Oui, bien sûr. Le vestiaire des Ladies restera. Chaque fois qu’on doit construire quelque chose, on regarde d’abord s’il est possible de faire quelque chose de permanent. Par exemple, on est en discussion pour raccorder en fibre optique les quatre bâtiments: BCF Arena, Patinoire P2, salle omnisport et salle communale. Si on peut vraiment les relier, c’est une plus-value pour le site Saint-Léonard et les événements futurs. Pour les casiers, on essaie de les revendre à d’autres équipes ou clubs. Dans les vestiaires publics de Fribourg, on n’en a pas besoin, donc autant ne pas les garder.
Nicolas Marbach, votre job est de coordonner tous les acteurs et projets. Si je vous donne une baguette magique pour régler un chantier ou un projet, ce serait quoi?
C'est toujours la même discussion: y a-t-il assez de place ou non? Si je pouvais construire un parking de 5'000 places juste à côté de la BCF Arena, ce serait plus facile de gérer le trafic des spectateurs et le trafic événementiel. Avoir une halle ou un souterrain logistique pour tout le matériel serait aussi idéal, parce qu’il y aura beaucoup de matériel et de livraisons, et peu de place de stockage. C’est aussi pour cette raison qu'on a intégré toute la zone Frimobil dans le billet: quelqu’un qui achète un billet a les voyages gratuits. Mais un peu plus de place, c’est toujours bien.




