Monter les marches du funi puis… recommencer 100 fois

Etienne Pillonel a gravi l’escalier du funiculaire 101 fois ce samedi, cumulant au total 100km et 6’500m de dénivelé pour la bonne cause.

Amateur d'ultra-trail, Etienne Pillonel a réussi ce week-end un défi de taille: celui de gravir à 101 reprises les 303 marches du funiculaire. © Catherine Rüttimann

Alors que les projecteurs sont braqués sur une poignée de stars montant les marches en talons-aiguille et tenue de soirée à Cannes, Etienne Pillonel gravissait ce samedi un autre type de marches un poil moins glamour: l'escalier du funiculaire, au centre-ville de Fribourg. 

6’500 mètres de dénivelé

Amateur d'ultra-trail, le Fribourgeois a réussi ce week-end un défi de taille: celui de gravir à 101 reprises cette montagne urbaine haute de 344 marches. Au total, une distance d'une centaine de kilomètres avec un dénivelé de plus de 6'500m. Lancée à 5h du matin samedi, sa course s'est terminée presque 14h plus tard, à 18h40.

Etienne Pillonel serait-il un peu fou? "Oui", s'empresse d'acquiescer son frère Nicolas, qui vient de parcourir avec lui les 42 premières boucles; l'équivalent d'un marathon. Plus que 59 boucles pour Etienne... Qui a plus l'habitude de courir en montagne qu'en ville. "Ce n'est pas la durée ni la distance qui lui faisaient peur, explique sa compagne Corine Delapierre, mais plutôt le bitume, les pavés et l'escalier. Toutes ces marches, c'est très dur pour la musculature des jambes."

Pour l'encourager au sommet des marches, un petit comité de soutien, parmi lesquels sa famille et des amis, mais aussi le directeur de La Tuile, accompagné de quelques bénévoles et d'une grande marmite de soupe aux légumes. Car cet exploit, Etienne Pillonel le faisait aussi pour une bonne cause: il s'agissait de récolter des fonds pour le festival des soupes de l'organisation caritative.

Joindre le sport à la lutte contre la précarité

Ce challenge n’est d'ailleurs pas né de nulle part. Après la pandémie de COVID-19, l'enseignant au cycle d’orientation du Belluard s'est lancé dans une série de défis sportifs, en participant notamment à des événements d'ultra-trail en montagne.

"Je voulais faire quelque chose de régional et avec zéro émission carbone", explique Etienne Pillonel. (Photo: Romain Hediger)

Puis le Fribourgeois a voulu se rapprocher de chez lui: "Je voulais faire quelque chose de régional et avec zéro émission carbone", souffle le jeune cinquantenaire. "Quand j'étais petit, je montais ces escaliers après la piscine". Alors l'idée de réunir un souvenir d'enfance et un aspect local en organisant quelque chose en pleine ville de Fribourg surgit. Un défi qui a la particularité d'intégrer des marches. Beaucoup de marches. 

Le projet ne s’arrête pas là. "Quand je faisais mes tours, je croisais régulièrement des gens un peu à la marge en passant par la place Python et dans les escaliers du funiculaire". Vient alors l’idée de collaborer avec l’association La Tuile et son festival des soupes, organisé chaque hiver au kiosque de la Place Python. 

Un décrassage à la Jungfrau à venir

Etienne Pillonel établit ensuite le parcours: gravir les escaliers du funiculaire, dévaler la Route des Alpes, descendre la Grand-Fontaine. Une boucle de 0,99 km à répéter 101 fois pour atteindre les 100km. Le tout pour lutter contre la précarité. "Chaque personne peut sponsoriser un ou plusieurs tours. Les gens donnent ce qu’ils veulent."

Pour connaître le montant de la somme récoltée, il faudra attendre que tous les versements aient été comptabilisés. "Nous espérons au moins 2'000-3'000 francs, mais nous n'avons franchement aucune idée", conclut Corine Delapierre.

Dans l'immédiat, il est l'heure pour Etienne Pillonel de se remplir l'estomac et de plonger ses jambes dans une bassine d'eau froide. "Et lundi j'irai peut-être faire un décrassage au sommet de la Jungfrau", anticipe déjà le champion du jour.

Frapp - Rédaction / Romain Hediger / Catherine Rüttimann
...