Mort de Jean Pormanove: intervention d'un tiers exclue

Les causes du décès du streamer de 46 ans «apparaissent d’origine médicale et/ou toxicologique», selon le procureur.

Raphaël Graven, alias Jean Pormanove sur la plateforme Kick, est mort dans son sommeil à 46 ans, après 12 jours de violences diffusées en direct. © Kick @jeanpormanove

La mort en direct du streamer français Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, "n'a pas une origine traumatique et n'est pas en lien avec l'intervention d'un tiers", a annoncé jeudi le procureur de la République de Nice.

"Les causes probables du décès apparaissent donc d'origine médicale et/ou toxicologique", a précisé Damien Martinelli dans un communiqué rendant compte des résultats de l'autopsie.

"Des analyses complémentaires, toxicologiques et anatomopathologiques, ont été ordonnées pour préciser ces causes", a ajouté le magistrat qui a ouvert une enquête en recherches des causes de la mort après le décès le 18 août de Jean Pormanove, après plus de 12 jours de diffusion vidéo en direct sur la plateforme australienne de diffusion Kick.

Cet ancien militaire de 46 ans y apparaissait au côté d'un autre homme surnommé Coudoux, violenté et humilié par deux partenaires connus sous les pseudos de NarutoVie et Safine.

Lors de l'autopsie, les deux médecins légistes n'ont relevé ni "lésions traumatiques tant au niveau interne qu'externe", ni "brûlures" mais uniquement la "présence de quelques ecchymoses et lésions cicatrisées plus particulièrement sur les membres inférieurs".

Ils ont conclu "que le décès de M. Graven n'a pas une origine traumatique et n'est pas en lien avec l'intervention d'un tiers", a expliqué le procureur.

"Difficultés cardiaques"

Ces analyses seront mises en relation avec certains témoignages faisant état de "difficultés cardiaques" mises en évidence lors d'une anesthésie en Turquie en 2024, et d'un "traitement médical pour la glande thyroïde", a-t-il ajouté.

L'enquête, ouverte pour "recherche des causes de la mort", s'inscrit "en parallèle" de celle ouverte le 16 décembre 2024 après un article du média en ligne Mediapart sur de précédentes vidéos dans lesquelles "des personnes susceptibles d'être vulnérables faisaient l'objet de violences et d'humiliations parfois encouragées par des versements d'argent des spectateurs", avait indiqué mercredi M. Martinelli.

Dans le cadre de cette enquête, NarutoVie et Safine avaient été placés en garde à vue le 8 janvier 2025, et "les personnes apparaissant comme victimes des violences et humiliations entendues", poursuit-il.

Jean Pormanove et Coudoux avaient contesté "fermement être victimes de violences", évoquant "des mises en scène visant à 'faire le buzz' pour gagner de l'argent", assurant "n'avoir jamais été blessés" et "être totalement libres de leurs mouvements et de leurs décisions", selon le procureur.

Jeudi, Kick s'est par ailleurs engagée à revoir l'ensemble des règles de modération et de supervision de ses contenus, a annoncé le gendarme français du numérique.

ATS
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