"Nos navires sont des ambulances en mer"
A l'occasion des 5 ans de SOS Méditerranée Suisse, rencontre avec une employée fribourgeoise qui revient sur l'action de cette ONG.
Ce sont des images marquantes, celles de naufragés en péril en mer Méditerranée, entassés sur des canots pneumatiques, qui sont recueillis sur un navire de sauvetage. L’Aquarius, puis l’Ocean Viking. Des bateaux affrétés par l'ONG SOS Méditerranée, qui se charge de déposer les rescapés dans un port en Europe. Cet automne, l’antenne suisse de cette organisation fête ses 5 ans. A l'occasion de cet anniversaire, elle organise ces prochains mois différents évènements en Suisse romande: concerts, projections de films, ou stands sur le marché de Noël.
Le but de cette campagne: informer les Suisses sur ce qui se déroule en Méditerranée. "Nous souhaitons les sensibiliser, parce que nous estimons que ce que nous faisons, sauver des vies en mer, est vital, explique Monica Mendez, l’une des 8 salariés de SOS Méditerranée Suisse, et habitante du canton de Fribourg. Depuis sa création, cette ONG est née de la mobilisation de la société civile face à ces drames et à ces noyades en mer. Et cela continue."
Cette ONG, présente aussi en France et en Allemagne notamment, a permis de sauver de la noyade en Méditerranée plus de 36'000 personnes migrantes, depuis 2015. Des personnes recueillies sur un navire spécialement aménagé pour cette mission. "Des sortes d'ambulances en mer", d'après Monica Mendez.
On y trouve par exemple à bord une clinique: "L'équipe médicale s'occupe de femmes enceintes, ou avec des tout petits bébés, de personnes qui ont été blessées par balles, qui portent des signes de torture, d'autres qui ont subi des violences psychologiques. Des personnes très vulnérables", détaille Laurence Bondard, responsable de la communication en France, qui a réalisé sept missions à bord du bateau Ocean Viking, entre 2019 et 2022, et qui témoigne sur RadioFr.
Récolte de fonds
Le navire compte aussi aussi deux abris: un abri pour hommes, un abri pour femmes. "Nous essayons de les prendre en charge avec le maximum de dignité possible dans un contexte extrêmement contraint, les personnes dorment par terre, à même le sol. Mais au moins, elles sont en sécurité avec nous, jusqu'à ce qu'elles débarquent." Ce qui prend des semaines, voire des jours, pour trouver un port sûr.
A l'occasion de ses cinq bougies soufflées, SOS Méditerranée Suisse et ses 170 bénévoles organisent également une campagne de récolte de fonds. Objectif: réunir 50'000 francs. Plus de 30'000 francs ont déjà été récoltés pour l'instant.
La somme servira à continuer à financer ces opérations de sauvetage: selon Monica Mendez, une journée de bateau coûte entre 15'000 et 20'00 euros. "Et comme tout le monde, nous devons faire face à la crise et à la hausse du prix du fuel."
