La Syrie est accusée de crimes de guerre

Les enquêteurs mandatés à l'ONU sur la Syrie dénoncent des crimes de guerre perpétrés par des miliciens pro-gouvernementaux et favorables à l'Etat islamique (EI) en avril à Deraa. D'autres actes ont été observés ces derniers mois, souvent attribués au gouvernement.

Les membres de la Commission d'enquête internationale sur la Syrie dénoncent de nouveaux crimes dans ce pays (archives). © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Dans son nouveau rapport publié mardi à Genève, la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie estime que les miliciens, réconciliés avec les autorités et qui scandaient des slogans de l'EI, ont perpétré des crimes de guerre de meurtres et outrages. Dix civils avaient été "brutalement exécutés", affirme-t-elle.

Ces crimes font partie des "plus haineux" en plus de treize ans de conflit en Syrie, affirme l'un des membres de la Commission, Hanny Megally. Il dénonce également l'attitude des forces gouvernementales, présente "à quelques mètres" et qui n'ont pas protégé ces personnes.

150 civils tués

Dans le nord-ouest du pays, celles-ci ont lancé plusieurs attaques "illégales" et qui équivalent à des crimes de guerre. Dans plusieurs incidents, plus de 150 civils ont été tués, la plupart dûe aux assauts indiscriminés qu'elles ont menés. Autre problème, des bombardements russes ont à nouveau fait des victimes à Idleb.

Le président de la Commission Paulo Sergio Pinheiro dénonce également les affrontements dans l'est du pays. Dans cette région, les forces turques ont-elles mené des raids illégaux contre des infrastructures?", se questionnent les trois enquêteurs indépendants.

Les crimes continuent

Dans le pays, la torture perpétrée par les autorités se poursuit malgré l'ordre de la Cour internationale de Justice (CIJ) en novembre dernier de cesser ces violations. Viols, arrestations et disparitions continuent par ailleurs, tout comme les décès en détention.

Des actes "cruels" contre les prisonniers ont à nouveau été observés et la Commission estime qu'ils répètent les crimes de guerre et, dans le cas des centres de détention étatiques, des crimes contre l'humanité, observés depuis de nombreuses années. Les djihadistes d'Hayat Tahrir al Sham (HTS) et les rebelles de l'Armée nationale syrienne (ANS) recourent aussi à la torture contre certains prisonniers dans le nord du pays, a aussi ajouté une membre de la commission, Lynn Welchman.

ATS
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