Nouveaux bombardements israéliens sur Gaza

Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie ont visé lundi la bande de Gaza, où l'armée israélienne poursuit son offensive après des frappes meurtrières ces derniers jours sur un camp de déplacés et une école abritant des civils.

Une école de l'UNRWA endommagée à la suite d'une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés d'Al Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, le 14 juillet 2024. Au moins 12 personnes ont été tuées à la suite d'une attaque aérienne israélienne dans le camp, selon les autorités palestiniennes. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER

Le Hamas, dénonçant des "massacres" commis par Israël "contre des civils non armés" dans le territoire palestinien assiégé, a annoncé dimanche son retrait des négociations indirectes sur un cessez-le-feu menées par les pays médiateurs.

Lundi, des témoins et des secouristes ont signalé des tirs d'artillerie dans plusieurs quartiers de la ville de Gaza, dans le nord du territoire.

Une frappe sur le camp d'Al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, a fait cinq morts parmi lesquels trois enfants, selon le Croissant-Rouge palestinien. Des tirs d'artillerie, selon des témoins, ont visé les environs du camp de Nousseirat, dans le même secteur.

Dimanche, 22 personnes ont été tuées à Nousseirat, a indiqué le ministère de la Santé de Gaza, dans le bombardement d'une école de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, qui abritait "des milliers de déplacés" selon la Défense civile. Il s'agit de la cinquième école bombardée en huit jours dans la bande de Gaza.

Dans le sud, des tirs d'hélicoptères ont visé lundi les environs de Khan Younès et de Rafah, selon des témoins. Les troupes israéliennes au sol sont appuyées par les forces navales en Méditerranée qui continuent à viser des "cibles terroristes", a indiqué l'armée.

Israël vise un camp de réfugiés

Samedi, des frappes israéliennes ont tué 92 Palestiniens dans le camp d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, un secteur déclaré il y a plusieurs mois "zone humanitaire" par Israël, où les civils déplacés avaient été invités à se regrouper.

Israël a indiqué avoir visé Mohammed Deif, le chef militaire du Hamas, et Rafa Salama, commandant à Khan Younès du mouvement islamiste, présentés comme "deux cerveaux du massacre du 7 octobre" en Israël.

Mohammed Deif est sain et sauf, a affirmé dimanche un responsable du Hamas, sans lever complètement les doutes sur son sort. L'armée a annoncé que Rafa Salama avait été tué dans cette frappe, mais n'a pas donné d'informations concernant Mohammed Deif.

"Enfants doublement amputés"

Après la frappe sur Al-Mawasi, un responsable de l'Unrwa a raconté avoir assisté, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, à "certaines des scènes les plus horribles" depuis le début de la guerre.

"J'ai vu des bambins doublement amputés, des enfants paralysés et dans l'impossibilité de recevoir un traitement", a décrit Scott Anderson, coordinateur humanitaire adjoint et directeur des affaires de l'Unrwa à Gaza. Le Hamas a dénoncé un "effroyable massacre".

Israël affirme de son côté que la frappe avait été menée "dans une zone clôturée gérée par le Hamas" et que "la plupart des victimes étaient des terroristes".

Coup dur pour les négociations

Après des mois de négociations restées vaines, le retrait du Hamas porte un coup dur aux efforts des médiateurs, Qatar, Etats-unis et Egypte, pour avancer vers une trêve associée à un échange de prisonniers palestiniens contre des otages retenus à Gaza. Le mouvement islamiste s'est toutefois dit prêt "à reprendre les négociations" quand Israël "fera preuve de sérieux".

Le marathon diplomatique venait d'être relancé après une concession du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération d'otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël.

Mais samedi, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Benjamin Netanyahu de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des "massacres odieux". Netanyahu a lui toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et la libération de tous les otages.

ATS
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