Nuit Incolore: "C'est à Fribourg que je me suis exprimé"
Le Valaisan sort le 15 novembre, une réédition de son 1er album “La Loi du Papillon” avec 8 titres supplémentaires et un webtoon. Interview.
Radio Fr: A 7 ans, tu commences le piano au conservatoire, tu y resteras plus de 10 ans. On saute en 2020, qui dit 2020 dit Covid, dit confinement. Tu avais 19 ans, tu t'es retrouvé dans une petite chambre de 15 mètres carrés pendant tes études. Tu commences à écrire des textes dans le but d'extérioriser tes pensées noires, tu les mets en musique, tu les postes sur les réseaux et à partir de là, “Nuit incolore” est né, ce nom de scène, parce que tu composais souvent la nuit de 22h à 4h du matin. Et je crois que c'est toujours le cas aujourd'hui, il me semble que 90% de l'album a été composé la nuit?
Nuit Incolore: Mais totalement, je suis trop jeune pour me reposer. Ma seule tare peut-être c'est de ne pas dormir assez, mais je me dis qu'une carrière c'est tellement éphémère qu'autant se surpasser dès le début, quitte à ne pas dormir et ne pas rêver. Mais voilà, au moins je serai content de ce que j'ai fait et je pourrai raconter ça à mes minots plus tard.
En 2022, tu publies deux albums concept et puis arrive l'année 2023 et il s'en est passé des choses durant cette année. La sortie de ce premier album “La loi du Papillon” et puis ce single “Dépassé” qui t'a projeté sur le devant de la scène. Ce titre, il t'a complètement dépassé? Je sais que tu aimes bien faire ce petit jeu de mots.
J'ai arrêté ce jeu de mot parce que je le trouve obsolète et aussi dépassé que le single! (rires) Mais en soi, c'est assez fou de se dire que c'est une chanson que je vais devoir chanter jusqu'à la fin de ma vie. Je m'imagine déjà à l'EMS en train de chanter devant tout le monde. Je me projette loin quand même. C'est fou aussi de se dire que c'est parti des montagnes valaisannes et que ça a trouvé résonance dans toute la francophonie et encore un peu plus loin. Je suis très content de montrer que la scène musicale suisse existe aussi tout simplement et que ce n'est pas que du yodel.
Le 15 novembre, c'est la date de sortie de la réédition de ce premier album. On y retrouve plusieurs collaborations, dont une avec le Belge Loïc Nottet. “On s'écrira”. Qu'est-ce qu'il est beau ce titre, ce mélange de vos voix est sublime. Tu dis que ce titre avec Loïc Nottet était une évidence. Alors il faut que tu nous expliques pourquoi l'évidence? Pourquoi cette rencontre? Enfin, qu'est-ce qu'il y a entre Loïc Nottet et toi?
Alors, il faut savoir que les personnes qui écoutent nos musiques sont un peu similaires. Elles aiment bien les artistes déprimés. En fait, on aime bien parler de mélancolie, de noirceur et on a un peu des thèmes en commun, j'ai envie de dire. Et on nous l'a pas mal demandé sur les réseaux quand est-ce qu’on allait faire un duo, et je m'y suis intéressé. Comme on s'était rencontré quelques mois auparavant dans le nord de la France, sur un plateau radio, je lui ai envoyé un petit message. Je lui ai dit, ça te dirait de faire partie de ma réédition sur un morceau ? On part de zéro, on se voit quand tu veux et on fait cette chanson. Alors, pendant deux nuits dans un studio en Belgique, on a fait « On s'écrira ». On est assez fiers parce qu'on a réussi à mettre tout ce qu'on pensait sur papier, enfin sur musique.
Il y a la sortie de la réédition de ce premier album le 15 novembre, mais il y a aussi un autre projet que tu as présenté à la Japan Expo à Paris en juillet dernier, c'est ton 1er webtoon, “La Note Noire”. Si on résume rapidement, c'est une bande dessinée en ligne, mais tu pourras en parler beaucoup mieux que moi!
Oui, effectivement, c'est une bande dessinée, et je précise, gratuite. C'est à la disposition de tous et toutes, sur les smartphones, sur les ordinateurs. Ca se lit en scrollant, et je trouve que c'est une nouvelle façon de lire. Et on peut le lire partout, que ce soit dans le métro, à la maison, dans le lit. Et je trouve ça bien parce que ça donne une nouvelle dimension au projet. Nuit Incolore fait des chansons, les chansons, ça s'écoute. Mais un webtoon, ça se lit avec les yeux et on va dire que ça complète l’image de Nuit Incolore.
Je termine toujours ces interviews avec un petit instant “Crush”, ça tombe bien, parce que c'est aussi le titre d'un de tes singles! Des duos, tu en as fait avec Kyo, Loïc Nottet ou encore Mentissa. Si demain, ta maison de disques te demande de faire un duo avec un artiste suisse, ton Crush il serait pour Stephan Eicher, Bastien Baker ou Nemo?
Stephan Eicher! Je pense que c'est un petit peu le papa des artistes suisses. C'est toujours une référence quand je suis à l'étranger et qu’il faut parler des artistes suisses. Mais il y a aussi “une” Stéphane, qui casse tout actuellement et que j'apprécie énormément. Donc voilà, ça serait avec un ou une Stéphane. (rires)
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