Une journée porcine à Grangeneuve
L'institut agricole de Grangeneuve accueillait ce mercredi des professionnels de la filière porcine. Entretien avec le responsable de l'évènement.
RadioFr: Olivier Pitter, vous êtes collaborateur scientifique à Grangeneuve, enseignant, conseiller en production animale avec une spécialisation en détention et en production porcine. En quoi consiste cette journée?
Olivier Pittet: Cette journée porcine, c’est une journée de formation continue destinée aux producteurs de porc et aux conseillers de la filière. Ils ont l’occasion de venir se former pour améliorer leur pratique et pour avoir connaissance des nouveautés dans la filière.
Avec quoi repartent-ils de cette formation?
L’idée, c’est de montrer ce qui se fait de mieux dans la filière, de montrer les nouveautés. On a aussi les gens de la recherche, d’Agroscope parmi nous, pour montrer les résultats des essais qu’ils ont faits. Un point très important, c’est toujours la biosécurité sur les exploitations, pour les travailleurs, mais aussi pour les animaux.
Cette biosécurité, en quoi est-ce un enjeu dans la production porcine?
On doit se protéger des maladies et on veut maintenir ce statut au niveau international, ce qui veut dire qu’on emploiera aussi moins d’antibiotiques, on va travailler avec des vaccins. Ce qui fait peur à la filière maintenant, c’est l’arrivée de maladies à nos frontières. On a entendu ce matin qu’il y a des foyers de peste porcine africaine, une maladie très contagieuse pour les porcs.
Comment est-ce qu'on se protège contre cette maladie-là?
Sur les exploitations, on recommande aux gens — et pour certaines exploitations, c’est même obligatoire — de faire des barrières de sécurité. Vu que les sangliers sont aussi très proches des porcs, c’est eux qui vont amener ce virus (...)
En préparant cette interview, vous m'avez dit que l'élevage de porc attire peu de monde, comment l'expliquer?
C’est peut-être un domaine qui est peu connu, en tout cas chez nos agriculteurs. Cette population diminue : on a toujours moins d’exploitations agricoles, et beaucoup moins d’exploitations porcines. Ici à Grangeneuve, en tant qu’institut de formation, on invite les personnes en formation à visiter la production porcine. (...) Travailler avec des truies en élevage, c’est vraiment passionnant. J’ai en mémoire un ancien collègue de travail qui avait 70 truies. Pour nous, elles paraissent toutes les mêmes, mais pour lui, il les reconnaissait, comme un producteur connaît ses vaches.
Aujourd'hui, ce manque de relève vous inquiète?
Oui, ça inquiète en tant qu’enseignant et formateur, mais ça nous donne aussi la motivation de montrer aux jeunes que ce travail est intéressant. Quand le marché va bien, les producteurs font aussi de bonnes marges.
