Opération coordonnée et planifiée en Syrie
Les rebelles islamistes syriens, qui ont renversé le président syrien Bachar al-Assad lors d'une offensive éclair, avaient planifié cette opération il y a un an, a affirmé un de leurs commandants militaires au Guardian. Elle était baptisée "repousser l'agression".
Le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) s'y préparait depuis des années, mais l'opération a commencé il y a un an, explique dans un entretien publié vendredi par le journal britannique, Abou Hassan al-Hamwi, commandant militaire de HTS et ancien chef de la branche militaire du groupe islamiste.
Ce n'est que fin novembre que HTS a estimé que le moment était venu. Pour ce faire, il a d'abord fallu coaliser les différents groupes rebelles qui opéraient dans le pays. "Le problème fondamental était l'absence d'un commandement unifié", a ajouté Abou Hassan Al-Hamwi, 40 ans.
Une salle des opérations a été créée, réunissant les commandants d'environ 25 groupes rebelles dans le sud, qui coordonneraient les mouvements de leurs combattants entre eux et avec HTS, dans le nord. Une fois la coalition ficelée, avec comme fer de lance le groupe HTS, elle s'est attelée à la formation des combattants et à l'élaboration d'une doctrine militaire, explique le commandant.
Force de combat disciplinée
"Nous avons étudié l'ennemi en profondeur, analysé ses tactiques, de jour comme de nuit, et nous avons utilisé ces connaissances pour développer nos propres forces", a-t-il ajouté. Le groupe, qui était composé d'insurgés, s'est lentement transformé en une force de combat disciplinée, décrit le journal.
HTS a également commencé à produire ses propres armes, véhicules et munitions. Les ressources restaient limitées, poursuit-il, contrairement à celles du président Assad, qui disposait du soutien de la Russie et de l'Iran. Dans ce contexte, une unité militaire dédiée aux drones a été créée, réunissant des ingénieurs, des mécaniciens et des scientifiques.
"Nous avons unifié leurs connaissances et fixé des objectifs clairs: nous avions besoin de drones de reconnaissance, de drones d'attaque et de drones explosifs, en mettant l'accent sur la portée et l'endurance", a souligné Al-Hamwi ajoutant que leur production avait commencé en 2019.
Ces "drones explosifs" ont été déployés lors de l'attaque contre les forces de l'ex-président syrien. A l'issue d'une offensive de 11 jours, la coalition rebelle dominée par HTS a renversé dimanche le pouvoir de Bachar al-Assad, qui a fui en Russie avec sa famille, selon les agences russes.
Un premier ministre, Mohammad al-Bachir, a été nommé mardi pour diriger un gouvernement transitoire jusqu'au 1er mars.