Pas de baisse de revenu pour les familles paysannes
La décision du Parlement de ne pas couper dans les paiements directs rassure le monde agricole.
Pour 2024, le Conseil fédéral souhaitait faire des mesures d'économies, en coupant notamment dans le budget lié à l'agriculture. Les paiements directs auraient dû être réduits de 55 millions de francs. C'était sans compter sur le veto du Parlement.
La coupole n'a pas voulu que les réductions du budget agricole entraînent une baisse supplémentaire du revenu des familles paysannes. C'est un soulagement pour les milieux concernés. "La réduction a été diminuée à 7 millions de francs, précise Francis Egger, directeur adjoint de l'Union suisse des paysans. Ce n'est pas de l'argent en plus, mais ça reste une baisse inférieure à ce que souhaitait le Conseil fédéral."
Une baisse aussi importante du budget de l'agriculture aurait eu des conséquences directes sur le revenu des exploitations, note à son tour Frédéric Ménétrey, le directeur d'Agrifribourg. "Les exploitants sont déjà sous pression avec le manque de mise à niveau des prix des produits."
Retournement de veste à gauche
Ces coupes budgétaires étaient soutenues par la gauche et une partie du Centre. Plusieurs parlementaires socialistes et écologistes ont cependant fini par se rallier du côté des paysans. "Certaines personnes ont compris qu'il y a un problème social dans l'agriculture, analyse Francis Egger. Lorsqu'on gagne moins de 20 francs par heure, c'est mauvais pour la filière. En 2022, l'agriculture a investi 1,9 milliard de francs pour un amortissement de 2,4 milliards. Le secteur est désinvesti alors qu'il est essentiel."
Les paiements directs ne bougeront donc pas en 2024. Cela ne veut pas dire que le ciel s'éclaircit pour l'agriculture en 2024, qui doit faire face notamment à une inflation non compensée par les hausses des prix de vente. Selon l'Agroscope, le revenu moyen d'une famille paysanne est actuellement de 56 100 francs par an.