Pas de quota par intervenant à la protection de l'enfance

Les députés ont rejeté jeudi une motion pour inscrire dans la loi sur l’enfance et la jeunesse un nombre maximum d’enfants par intervenant en protection de l’enfance.

Les députés se néanmoins sont accordés sur un point: le SEJ est sous-doté en personnel. © Pexels

La motion déposée par les députés Grégoire Kubski et Martine Fagherazzi demandait que ces professionnels soient en charge de 60 à 70 enfants au maximum, contre 76 actuellement.

Elle a été refusée à une courte majorité, par 50 voix contre 43 et 3 abstentions. Le Conseil d'Etat, par la voix d'Anne-Claude Demierre, en charge des affaires sociales, a invité le Grand Conseil à repousser la motion. "Il n'y a pas lieu de fixer un nombre maximal", a-t-elle affirmé.

Dans le cadre des attributions de postes en procédure ordinaire, la magistrate socialiste a dit cependant vouloir rester attentive à l’évolution des besoins. Il faut dire que le Service de l’enfance et de la jeunesse (SEJ) fait débat depuis des années dans le canton de Fribourg.

Meilleures chances

Selon les motionnaires, le SEJ est touché "par un manque de moyens et une surcharge professionnelle des collaborateurs ainsi que par des situations dont ils sont chargés qui finalement se péjorent". "Nous voulons donner les meilleures chances aux enfants", a insisté Grégoire Kubski.

La motion souhaitait lier le nombre de postes d’intervenants à un nombre défini d’enfants et non pas de donner des équivalents plein temps (EPT) au compte-gouttes. Ainsi, chaque intervenant traiterait un nombre équivalent de cas, déterminé eu égard à l’expérience du SEJ et aux comparaisons intercantonales.

Manifestation du SSP


Avant d'aborder la motion, les députés ont discuté d'un rapport sur l'état des lieux et les perspectives du SEJ. "La situation s'est notablement améliorée", s'est réjouie Anne-Claude Demierre. Selon elle, pas moins de 20,6 postes EPT ont été attribués ces dernières années, dont 7,8 postes rien que l'an passé.

En marge des débats, le Syndicat des services publics (SSP) a manifesté jeudi devant Forum Fribourg, à Granges-Paccot, où siège actuellement le Grand Conseil. Très engagé dans le dossier, il voulait soutenir la motion des députés Kubski et Fagherazzi. Trente personnes, Covid-19 oblige, ont participé à la mobilisation.

ATS
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