Pas d'initiative pour la qualité des denrées alimentaires

Les contraintes appliquées à la production de denrées alimentaires suisses ne seront pas appliquées aux produits venant de l'étranger.

La Suisse s’est dotée de règles plutôt contraignantes en comparaison internationale en matière de bien-être animal, de réduction des produits phytosanitaires ou de la santé des agriculteurs et agricultrices. © KEYSTONE

Les députés fribourgeois ont refusé de justesse mardi une motion demandant d'interdire l’importation de denrées alimentaires ne répondant pas aux règlementations qui seraient requises pour leur production en Suisse.

Après un débat nourri, la motion a été repoussée par 51 voix contre 48 et 3 abstentions, le soutien venant de la gauche et d'une majorité du PLR. Déposée par les députées vertes Paola Ghielmini Krayenbühl et Regula Hayoz Helfer, elle demandait au Conseil d’Etat, opposé au texte, d’user de son droit d’initiative cantonale.

La Suisse s’est dotée de règles plutôt contraignantes en comparaison internationale en matière de bien-être animal, de réduction des produits phytosanitaires ou de la santé des agriculteurs et agricultrices, ont expliqué les motionnaires. Mais ces contraintes ne sont pas appliquées aux produits importés.

Entraves commerciales

Du coup, les règles génèrent une "concurrence déloyale" et confrontent le consommateur à des "produits problématiques", ont-elles précisé. "Le Conseil d'Etat partage les préoccupations des motionnaires", a relevé le ministre de l'agriculture Didier Castella, résumant le sentiment de plusieurs opposants à la motion.

Ces derniers ont souligné les effets contre-productifs, en freinant les échanges internationaux. Partant, les exportations de denrées alimentaires pourraient subir des mesures de rétorsion, en particulier les produits fribourgeois, dans un canton où le secteur agro-alimentaire représente 20% du produit intérieur brut (PIB).

ATS
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