Piratage: "Il faut prendre le temps de former ses employés"

Alors que le nombre de cyberattaques grimpe, la sensibilisation est cruciale, selon Reto Julmy de l'Union patronale du canton de Fribourg.

Pas besoin forcément d'investir des centaines de milliers de francs pour se protéger au mieux, selon Reto Julmy, mais il faut que les équipes soient conscients du danger. © KEYSTONE

Depuis le Covid, la cybercriminalité a augmenté. Le nombre de cyberattaques a même explosé en Suisse en 2022: il a bondi de 61% par rapport à 2021, selon les chiffres publiés ce lundi par Check Point Software, spécialiste américain en sécurité informatique, sans donner de chiffres précis sur le nombre d'infractions informatiques.

Selon un sondage réalisé en 2022, en collaboration avec la Haute école de gestion de Fribourg, 20% des entreprises interrogées disent avoir déjà été victimes de cyberattaque, ce n'est pas une petite proportion!

Ce constat n'étonne pas Reto Julmy, directeur de l'Union patronale du canton de Fribourg: cette recrudescence, il la constate aussi sur le terrain. "Nous avons réalisé en 2022 un sondage, en collaboration avec la Haute école de gestion de Fribourg. 20% des entreprises interrogées disent avoir déjà été victimes de cyberattaque, ce n'est pas une petite proportion!"

Toujours selon ce sondage, 5% des entreprises confient également que les conséquences du piratage informatique ont été importantes, menant à une perte de données ou une interruption d'activités.

Des TPF à Novartis

Reto Julmy ne souhaite pas citer d'exemples, mais on sait que ces dernières années, les TPF ont subi une cyberattaque, mais aussi le GYB, en 2021, ou Cremo en 2022. Au niveau suisse, Novartis, le comparateur en ligne Comparis, le groupe de cliniques privées Pallas, ou encore la Banque cantonale de Neuchâtel ont été la cible des hackeurs. En Suisse, en 2021, plus de 50'000 entreprises ont ainsi été touchées, selon les experts du secteur.

Quand on est à la tête d'une PME, il faut aussi prendre le temps de former ses employés, les sensibiliser, parce que c'est là que se trouve la plus grande faille.

D'où l'importance de sensibiliser les patrons et les patronnes des sociétés fribourgeoises, selon l'Union patronale du canton de Fribourg, qui organise régulièrement des formations en matière de digitalisation et de prévention de la cybercriminalité. La prochaine aura lieu le 8 mars. "Il est crucial que les responsables sachent comment les attaques se déroulent, comment se présentent les courriers de phishing par exemple, martèle Reto Julmy. Quand on est à la tête d'une PME, il faut aussi prendre le temps de former ses employés, les sensibiliser, parce que c'est là que se trouve la plus grande faille."

Il est essentiel aussi de rappeler les bonnes pratiques, selon Reto Julmy, comment bien gérer des mots de passe ou être méfiants par rapport à certains courriels dont l'origine est douteuse. Et ce, même si le quotidien est parfois déjà compliqué à gérer pour les entrepreneurs, entre l'inflation, la hausse du coût de l'énergie ou les répercussions liées à la crise sanitaire.

Reto Julmy le reconnaît volontiers. "Effectivement, dans une petite PME, le patron est parfois aussi le chef du personnel, parfois il s'occupe en plus des finances et de l'informatique. Mais l'enjeu est si important qu'il faut prendre ce temps-là. Cela ne signifie pas investir des centaines de milliers de francs, sur une période de six mois. Notre formation dure deux heures par exemple, et donne déjà pas mal de clés."

RadioFr. - Maëlle Robert
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