Plus de 50 morts dans les séismes au Japon

Le Japon est engagé mardi dans une course contre la montre pour retrouver des survivants après un séisme qui a ravagé lundi la péninsule de Noto, dans le centre du pays. La forte secousse a provoqué la mort de 57 personnes, selon l'agence Kyodo.

Les pompiers tentent de maîtriser un incendie déclenché après le tremblement de terre dans la ville côtière de Wajima, au nord de la péninsule de Noto. La zone a été fortement touchée par le séisme. © KEYSTONE/AP

L'agence de presse japonaise, qui fournit ce nouveau bilan, cite des autorités locales. Un précédent bilan provisoire faisait état de 48 morts.

Une série de tremblements de terre a frappé lundi après-midi (le matin en Suisse) le centre du Japon, sur la côte ouest qui borde la mer du Japon. La plus puissante des secousses - parmi les plus de 200 qui ont été ressenties jusqu'à mardi en soirée dans l'archipel - a atteint une magnitude de 7,5 selon l'Institut américain de géophysique (USGS) et de 7,6 selon l'agence météorologique japonaise (JMA).

Ce tremblement de terre, ressenti jusqu'à Tokyo à 320 km à vol d'oiseau de Noto, a causé des dégâts matériels considérables et un tsunami lundi sur les côtes de la mer du Japon, lequel est finalement resté de faible ampleur, des vagues de 1,2 mètre de haut au maximum ayant été mesurées. Le niveau de risque de tsunami, qui avait fait l'objet d'une rare alerte maximale de la JMA, a ensuite été rétrogradé puis levé mardi.

Bâtiments effondrés et routes endommagées

L'étendue des destructions s'est révélée à la levée du jour mardi: partout, des maisons anciennes et d'autres bâtiments effondrés, des routes crevassées, des bateaux de pêche ayant chaviré ou s'étant échoués et des incendies persistants au milieu de ruines fumantes.

Masuhiro Izumiya, maire de Suzu, située dans la préfecture d'Ishikawa à la pointe nord-est de la péninsule de Noto, a qualifié les dégâts dans la ville de "catastrophiques", estimant que 1000 maisons avaient été complètement détruites, et que 4000 à 5000 habitants n'étaient plus en mesure de vivre chez eux, selon les médias locaux.

"Nous devons nous lancer dans une course contre la montre" pour sauver des vies, a déclaré mardi le Premier ministre japonais Fumio Kishida.

Un incendie a notamment dévasté une partie du centre-ville de Wajima, un petit port du nord de la péninsule de Noto connu pour ses produits artisanaux en laque. Un immeuble commercial s'est aussi effondré.

Renforts sur place

Plus de 30'000 foyers sont restés privés d'électricité mardi et de nombreuses agglomérations du département d'Ishikawa n'ont plus accès à l'eau potable, alors que l'hiver apporte froid et humidité dans cette zone rurale.

Un millier de soldats des Forces japonaises d'autodéfense (FJA), plus de 2000 pompiers et quelque 630 policiers sont arrivés en renfort dans les zones sinistrées, a précisé mardi M. Kishida.

Le Premier ministre avait annoncé lundi l'envoi de biens de première nécessité comme de l'eau potable, de la nourriture, des couvertures, de l'essence ou du fioul, par avion ou par bateau.

A l'aéroport de Tokyo-Haneda, cinq personnes sont mortes dans une collision au sol impliquant un avion des garde-côtes japonais, qui se préparait à décoller pour la zone sinistrée, et un avion de ligne de la compagnie Japan Airlines. Tous les passagers et membres de l'équipage de l'appareil JAL516 ont pu être évacués.

Salutations impériales annulées

Face à la catastrophe, les traditionnelles salutations publiques du Nouvel An de l'empereur du Japon Naruhito et de sa famille, qui devaient avoir lieu mardi à Tokyo, ont été annulées.

De nombreuses routes endommagées ont été fermées mais la circulation des trains à grande vitesse (shinkansen) entre Tokyo et Ishikawa, interrompue lundi, a repris mardi après-midi.

Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les tremblements de terre sont les plus fréquents.

L'archipel nippon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d'un tsunami géant en mars 2011 sur ses côtes nord-est, une catastrophe qui a fait quelque 20'000 morts et disparus. Ce désastre avait aussi entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986.

"Aucune anomalie" n'a été détectée dans les centrales nucléaires", a assuré dès lundi l'autorité japonaise de sûreté nucléaire (NRA).

Plusieurs pays amis du Japon dont les Etats-Unis, le Canada, la France et l'Italie lui ont proposé de l'aide. La Chine a exprimé ses condoléances.

ATS
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