PostFinance supprimera 141 emplois d'ici fin novembre
PostFinance, la filiale financière de La Poste, a annoncé jeudi une série de suppressions de postes, principalement dans les services administratifs basés à Berne.

Confronté à un contexte de taux difficile, PostFinance prévoit de couper dans ses effectifs afin notamment d'améliorer sa rentabilité. L'établissement veut biffer 141 emplois d'ici fin novembre, la majorité dans les "fonctions administratives centrales" à Berne.
La pression s'est accrue sur PostFinance au cours des derniers mois, indique jeudi le bras financier de La Poste dans un communiqué, citant notamment l'incertitude pesant sur les investisseurs. Mais c'est surtout l'assouplissement monétaire conduit par la Banque nationale suisse (BNS) qui a affecté la banque, confrontée - comme ses concurrentes - à une érosion de sa marge d'intérêt.
"PostFinance doit investir son argent là où elle génère le plus de valeur ajoutée tout en utilisant ses ressources financières avec parcimonie", précise le communiqué.
La restructuration doit permettre à PostFinance de remplir ses objectifs fixés pour la période 2025-2028, impliquant une "croissance modérée". En tout, ce sont "141 résiliations" qui sont prévues, mais également jusqu'à 73 adaptations de contrats de travail, précise l'établissement bernois, qui a ouvert une procédure de consultation. La direction prendra une décision finale en juillet.
5% des salariés visés
Pour 2024, l'établissement - l'un des quatre d'importance systémique en Suisse - revendiquait un effectif moyen de 3486 équivalents plein temps.
Dans un communiqué distinct, Syndicom affirme que 214 personnes sont concernées par ces mesures, soit 5% des employés de PostFinance. "Les licenciements et les détériorations des contrats de travail sont inacceptables", affirme le syndicat. Ce dernier estime qu'il faut libérer PostFinance de son "carcan" et exhorte la classe politique à lever l'interdiction faite à la banque d'octroyer des crédits.
L'année dernière, l'établissement a vu ses recettes se contracter de 3,3% à un peu moins de 1,9 milliard de francs, tandis que le résultat d'exploitation a fondu à 203 millions, soit 61 millions de moins qu'un an plus tôt. PostFinance a invoqué la "volatilité des taux d'intérêts" pour expliquer cette contreperformance.
"Dans la situation actuelle, il est de notre devoir de prendre les mesures nécessaires afin de maintenir la compétitivité à long terme (...). L'inaction n'est pas une option", explique le directeur général Beat Röthlisberger, cité dans le communiqué.