Pour une Palestine "revitalisée"
Joe Biden a appelé samedi à une future réunification de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sous une "Autorité palestinienne revitalisée". Il a menacé de sanctions les colons "extrémistes" qui attaquent les Palestiniens en Cisjordanie.
"Gaza et la Cisjordanie devraient être réunifiées sous une même structure de gouvernance, à terme sous une Autorité palestinienne revitalisée", une fois le Hamas chassé du territoire palestinien qu'il gouverne depuis 2007, à la suite de l'opération militaire israélienne en cours, écrit le président américain dans une tribune publiée par le quotidien Washington Post.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu, dans une conférence de presse, que "l'Autorité palestinienne sous sa forme actuelle n'était pas capable d'assumer la responsabilité de Gaza."
"Nous ne pouvons pas avoir une autorité civile à Gaza qui soutient le terrorisme, encourage le terrorisme, finance le terrorisme et enseigne le terrorisme", a-t-il déclaré.
Le président Mahmoud Abbas, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie, avait lié début novembre un retour de l'Autorité palestinienne dans la bande de Gaza à un "règlement politique" englobant aussi la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées.
"La bande de Gaza est partie intégrante de l'Etat de Palestine, nous prendrons nos responsabilités entières dans le cadre d'une solution politique globale pour la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza", avait affirmé M. Abbas en recevant à Ramallah le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
"Pas de réoccupation"
Dans sa tribune, Joe Biden menace par ailleurs d'interdire de visas les "extrémistes qui attaquent des civils en Cisjordanie".
"La violence extrémiste contre les Palestiniens de Cisjordanie doit cesser et ceux qui commettent ces violences doivent rendre des comptes", insiste-t-il.
"Une solution à deux Etats est le seul moyen d'assurer la sécurité à long terme du peuple israélien et du peuple palestinien. Aujourd'hui cette perspective semble plus lointaine que jamais, mais la crise actuelle la rend plus nécessaire que jamais", estime le démocrate de 80 ans, en citant les principes qui devront selon lui prévaloir.
"Gaza ne doit plus jamais être utilisée comme une base pour le terrorisme. Il ne doit pas y avoir de déplacement forcé des Palestiniens de Gaza, pas de réoccupation, pas de siège ni de blocus, et pas de réduction du territoire", énumère-t-il.
Les bombardements de représailles sur la bande de Gaza sont incessants depuis que le Hamas a mené le 7 octobre une attaque d'une ampleur et d'une violence inédites sur le sol israélien qui a fait 1200 morts, en majorité des civils, et enlevé avec d'autres groupes armés environ 240 personnes, selon les autorités israéliennes.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, les frappes israéliennes ont tué au moins 12'000 civils palestiniens, dont 5000 enfants.
Les tensions sont aussi vives en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où environ 200 Palestiniens ont été tués par des colons et des soldats israéliens depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.