Premier déficit pour la Ville de Fribourg depuis 2013

Pour la première fois en onze ans, Fribourg clôture son exercice dans le rouge avec un déficit de 5,2 millions. Le PAFE et la hausse des dépenses pèsent sur les finances communales.

L'évolution ne constitue pas "réellement" une surprise, a indiqué mercredi le grand argentier Laurent Dietrich. © KEYSTONE

La Ville de Fribourg présente des comptes 2024 dans les chiffres rouges pour la première fois depuis 2013. Elle affiche un déficit de 5,2 millions de francs, mieux toutefois que le budget qui prévoyait une perte de 12,8 millions.

L'évolution ne constitue pas "réellement" une surprise, a indiqué mercredi le grand argentier Laurent Dietrich, en mentionnant la croissance des charges d'exploitation et des investissements et en appelant à la prudence pour la suite. Le taux d'autofinancement a "fortement" diminué et le taux d'endettement net a doublé.

Le déficit 2024 équivaut à 2% des recettes hors imputations qui se sont élevées à près de 299,4 millions de francs. Contrairement à l'exercice 2023, qui s'était soldé par un bénéfice de 3,7 millions hors éléments uniques et extraordinaires, les comptes de l'année écoulée ne contiennent pas d'exceptionnels "significatifs".

Impact du PAFE

Le résultat dévoilé par le Conseil communal in corpore peut être considéré comme "épuré", selon Laurent Dietrich. Ce dernier a évalué à 2-2,5 millions de francs l'impact négatif annuel du programme d’assainissement des finances de l’Etat (PAFE) présenté à fin avril, programme qui doit maintenant passer devant le Grand Conseil.

Dans le détail, les recettes ressortent supérieures au budget de 2,1 millions de francs. L'écart provient pour l'essentiel des impôts sur les personnes physiques, notamment la part provenant de l'impôt sur la fortune. En revanche, les revenus tirés des personnes morales ont reculé, confirmant une tendance à la stabilisation.

Grandes incertitudes

Côté dépenses, l'augmentation des charges de personnel a pesé, avec une hausse de 4 millions de francs (+5,5% par rapport à 2023, et +1,2% au regard du budget). Tout comme les charges de transfert (+6,3%) et de biens ou services (+10%). Les investissements ont atteint pour leur part 43,3 millions, contre 50,6 millions en 2023.

Pour la suite, le ménage communal est à la merci d'une "situation géopolitique et financière internationale incertaine". Pour relever les défis, l'exécutif a dit disposer de "leviers à actionner" ces prochaines années, comme le frein mis à la croissance des charges de personnel, en lien par exemple avec les contrats à durée déterminée.

Le Conseil communal pourra encore chercher à stabiliser les dépenses de biens et services. Il envisage le cas échéant de "prioriser" les dépenses d'investissement, celles-ci représentant toutefois une qualité accrue sur le plan des prestations. Le tout dans la ligne des objectifs du programme de législature.

ATS
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