Préparer des repas avec et pour d’autres jeunes

La phase pilote de Régalité, un projet mis en place par REPER, s’est achevée le 23 décembre avec un repas au Café de l’Ours. On y était!

Dans la petite cuisine du Café de l'Ours, c'est corvée patates. © RadioFr.

On s’active ce vendredi 23 décembre dans la cuisine du Café de l’Ours, l’un des plus anciens établissements de Fribourg, situé en Basse-Ville. Il est environ 10h et dans deux heures et demie, les clients viendront déguster le menu du jour:

  • Salade d’hiver aux fruits de saison
  • Rôti de veau avec une sauce aux marrons, légumes du moment et écrasé de pommes de terre façon Grand-Mère
  • Chou à la crème façon diplomate avec des fruits de saison.

Ce festin, c’est le dernier d’une série réalisée depuis octobre dernier, à raison de deux par mois. Les mets sont préparés par des jeunes, en situation de vulnérabilité sociale et/ou professionnelle, à destination d’autres jeunes, eux-mêmes en difficulté financière. Voilà pour le principe du projet "Régalité", mis en place par REPER dans le cadre du Pôle Mini-Jobs.

Les repas sont gratuits pour ces ados ou jeunes adultes en galère. Elaborés avec des produits locaux et de saison, ils sont aussi une belle occasion d’apprendre à cuisiner et manger sainement.

Dans la petite salle du Café de l’Ours, Camille Guenno, l’une des deux gérantes des lieux, inscrit sur son ardoise l’alléchant programme du jour tandis que Lucille Pradier, son associée, s’affaire en cuisine avec ses nombreux commis. A ses côtés, Melvin cisèle des oignons pour la sauce qui accompagnera la viande, sans verser une larme. "On est sur une taille assez technique, relève Lucille, et ça va, il se débrouille". Melvin sourit. "La cuisine, j’aime bien, c’est peut-être même un métier que je veux faire plus tard!"

Du travail temporaire pas surnuméraire

Aider des jeunes à trouver leur voie, c’est l’un des objectifs du projet. Pour y parvenir, il faut aussi des partenaires privés qui s’engagent. Des entreprises prêtes à les accueillir pour leur faire découvrir leurs activités, les former, voire les engager par la suite. "Ce n’est pas du surnuméraire, mais vraiment du travail temporaire, tient à préciser Selina Falcone, travailleuse sociale de rue à REPER. Les jeunes sont d’abord pris en charge à l’interne au sein des structures de l'organisation avant d’être envoyés chez des partenaires externes, suite à une évaluation et toujours dans le dialogue."

En cuisine, Raginthan fait dorer le rôti de veau de chaque côté avant de l’enfourner, toujours sous la houlette de Lucille Pradier. A l’Ours, la jeune femme travaille habituellement en duo. L'équipe n'est jamais autant nombreuse que ce jour-ci. "C’est hyper chouette et très reposant finalement! rigole-t-elle. J’ai juste à donner des ordres, c’est trop génial!"

Là pour aider

Nelson s’occupe de la salade tandis qu’Amina, Delina et Onour sont de corvée patates avec Arnaud Frossard. Ce dernier a rejoint Selina Falcone dans la mise en place du projet Régalité. "C’est une porte d’entrée pour qu’ils puissent voir un milieu de plus", souligne l’intervenant social.

La cuisine, donc, mais aussi le service. Un domaine qui plaît particulièrement à Quentin. En salle, le jeune homme passe consciencieusement couteaux et fourchettes au vinaigre pour enlever toute tache de calcaire. "On est au restaurant quand même. S’il y a des couverts sales, ça ne va pas plaire à la clientèle."

Moi, je suis là pour aider

Quentin, participant au projet

Le contact avec cette dernière, c’est justement ce qu’il apprécie. Tout comme le fait de venir en aide à des jeunes comme lui qui n’ont pas forcément d’argent. "Moi, je suis là pour aider", conclut-il.

Ce jour-là, une cinquantaine de clients dégustent les plats concoctés par les participants à Régalité. Les retours sont excellents. Le projet, dont la phase pilote a été financée par la Ville de Fribourg à hauteur d’environ 7'000 francs, est reconduit pour 3 mois, grâce à des fonds privés supplémentaires. Mais pour la suite, REPER cherche à nouveau des donateurs et des entreprises prêts à investir et accueillir des jeunes pour poursuivre l’expérience.

Ecouter le reportage:

RadioFr. - Sarah Camporini
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