Prêt russe: Marine Le Pen auditionnée

La dirigeante française d'extrême droite Marine Le Pen a rejeté mercredi devant l'Assemblée nationale les soupçons de collusion avec la Russie, récusant notamment toute idée de contrepartie pour un prêt accordé à son parti par une banque tchéco-russe.

"Je signe un prêt avec une banque, je ne signe pas un prêt avec Vladimir Poutine", a martelé Marine Le Pen lors de son audition à l'Assemblée nationale (archives). © KEYSTONE/EPA/TERESA SUAREZ

"Si cela m'avait engagée à quoi que ce soit, je n'aurais pas signé" ce prêt de neuf millions d'euros contracté en 2014, a assuré Marine Le Pen, lors d'une audition devant la commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères.

"Je signe un prêt avec une banque, je ne signe pas un prêt avec Vladimir Poutine", le président russe, a martelé la candidate malheureuse au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron en 2017 et en 2022.

"Agent de l'influence russe"

Ses adversaires accusent son parti, le Rassemblement national (RN), première formation d'opposition à l'Assemblée nationale depuis les élections législatives de 2022, d'être un agent de l'influence russe en France.

Ils en veulent notamment pour preuve ce prêt accordé en 2014 à l'ex-Front national et le soutien apporté dans le passé par Mme Le Pen à M. Poutine.

Marine Le Pen avait notamment défendu l'annexion russe de la Crimée en 2014 et appelait en 2017 à lever les sanctions internationales contre Moscou. Elle a changé de position depuis l'invasion de l'Ukraine en 2022 qu'elle qualifie "d'agression" commise par le maître du Kremlin.

Pendant la campagne présidentielle de 2022, M. Macron l'avait toutefois accusée de "dépendre" du pouvoir russe.

Cette commission d'enquête parlementaire consacrée aux ingérences étrangères avait été lancée par le groupe RN à l'Assemblée fin 2022 précisément pour tenter de couper court aux accusations qui pèsent sur le parti d'extrême droite. Les autres partis avaient alors dénoncé une "diversion".

"On a dit dès le début que Marine Le Pen serait à la disposition de la commission d'enquête, on n'a pas changé d'avis", avait expliqué la semaine dernière le député RN Jean-Philippe Tanguy, également président de la commission d'enquête, estimant toutefois qu'"aucun fait nouveau mis en lumière par les précédentes auditions ne justifie cette audition".

Lors d'une audition devant la commission d'enquête il y a 15 jours, l'ancien eurodéputé FN Jean-Luc Schaffhauser avait déjà écarté toute notion de "contrepartie" à ce prêt, encore en cours de remboursement.

ATS
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