Prison à vie requise contre l'agriculteur de Sorens

Pour le Ministère public, le prévenu doit être condamné à la perpétuité pour avoir assassiné un père et son fils en mars 2020.

Le prévenu comparaît devant le Tribunal pénal de l'arrondissement de la Gruyère, délocalisé à Granges-Paccot. © RadioFr.

Carnage, barbarie, cruauté, bestialité, sauvagerie. Ce sont les mots utilisés par le procureur du Ministère public dans sa plaidoirie, ce mercredi, lors du troisième et dernier jour du procès du double homicide de Sorens. Pour le magistrat, le prévenu coche toutes les cases de l'assassinat et doit donc passer le reste de sa vie derrière les barreaux.

Selon lui, l'agriculteur de 33 ans a prémédité son acte dans les moindres détails, en achetant un fusil plusieurs semaines à l'avance, en allant ouvrir la fosse à purin de son chalet quelques heures plus tôt, en amenant sur place une lourde bouche d'égout pour lester les corps.

Pour de l'argent

Il a tendu un véritable traquenard aux victimes, un père et son fils, les attirant dans ce lieu isolé sur les hauts de Marsens, alors qu'il faisait nuit, ce soir de mars 2020. Le Fribourgeois a agi avec cruauté, tirant sur les deux hommes, les frappant ensuite au visage avec une violence inouïe, s'acharnant sur eux alors qu'ils étaient à terre, vulnérables.

Puis, il a dissimulé les corps dans la fosse à purin remplie d'eau et les traces sur les lieux du crime avec sang-froid, minutie, détermination. "Tout ça pour un mobile particulièrement futile et égoïste: ne pas rendre aux victimes les 34'000 francs qu'il leur devait", ajoute le procureur Marc Bugnon. 

Un détenu "gentil"

L'avocat de l'agriculteur, Alexandre Dafflon, a tenté de redorer le blason de son client, assurant qu'il n'avait jamais rencontré un détenu aussi gentil, aussi humain, qu'il avait reçu des honneurs à la prison de Bellechasse pour son comportement. Le soir du drame, il aurait agi, en pleine détresse, criblé de dettes, se sentant menacé par les deux Vaudois, d'origine macédonienne.

Pour la défense, une peine de neuf ans de prison est suffisante. Le verdict sera rendu le 1er mars. 

RadioFr. - Isabelle Taylor
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