Qui sont les lobbies derrière les candidats fribourgeois?
Parmi les candidats au Conseil des Etats, Johanna Gapany est la Fribourgeoise qui a récolté le plus de dons de la part de lobbies.
Pétrole, santé ou encore construction, voilà les groupes d'intérêts qui ont contribué à financer les campagnes des candidats fribourgeois au Conseil des Etats. La PLR Johanna Gapany est celle qui a récolté le plus de dons de la part d'entreprises et de lobbies: au total plus de 43'000 francs.
Celle qui est déjà conseillère aux Etats depuis 2019 a touché 6'000 francs de la Société suisse des entrepreneurs, tout comme la centriste Isabelle Chassot, et 5'000 francs de Pharmasuisse. Johanna Gapany et le candidat UDC Pierre-André Page ont aussi reçu chacun 5'000 francs de Fenaco, le géant suisse de l'agriculture qui détient Landi et Agrola, ainsi que 5'000 francs d'Avenergy, lié aux entreprises pétrolières Shell et Total.
De leur côté, la socialiste Alizée Rey, le vert Gerhard Andrey, le vert'libéral Leonardo Gomez Mariaca et Flavio Guido du Pacte Citoyen n'annoncent aucun don important. Dans le canton de Fribourg, la loi oblige les partis politiques à déclarer les dons de personnes morales dès 1'000 francs.
La question de l'indépendance
Ces sommes posent-elles un problème d'indépendance? Pour l'ancien Conseiller fédéral fribourgeois Joseph Deiss, la pratique est acceptable tant qu'elle est transparente. "Ce qui ne va pas, c'est de se faire acheter pour que vous votiez contre votre propre conviction ou l'intérêt de votre pays. Je suis pour une grande liberté, mais surtout pour une grande transparence, qu'on sache qui est payé par qui."
Un avis qui n'est pas partagé par Pascal Wagner-Egger, enseignant et chercheur en psychologie sociale à l'Université de Fribourg: "on peut imaginer que plus on donne de l'argent à un candidat ou une candidate, plus on augmente ses chances d'être élu. De plus, quand vous donnez de l'argent, même si c'est un don libre, vous créez un sentiment de réciprocité. La personne va se sentir redevable et va forcément penser à vous lorsqu'elle va prendre des décisions."
Problématique ou non, ce sera le peuple qui décidera le 22 octobre comment il voit cette pratique.