Des dirigeants soutiennent un plan de cessez-le-feu à Gaza

Ils ont plaidé mardi en Jordanie, lors d'un sommet sur la crise humanitaire à Gaza, pour un plus grand accès de l'aide dans ce territoire dévasté par la guerre. Ils ont aussi soutenu un cessez-le-feu proposé par les Etats-Unis.

"Cette guerre a détruit nos vies. Il n'y a pas de nourriture, pas de boisson, c'est le siège et la destruction partout", a raconté à l'AFP Soad Al-Qanou, une femme qui tente de sauver son enfant, Amjad, amaigri par la malnutrition, dans le camp en ruines de Jabalia, dans le nord de Gaza (photo). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER

Déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre en Israël, la guerre entre Israël et le mouvement islamiste a entraîné une très grave crise humanitaire dans le territoire palestinien.

"L'horreur doit cesser", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors de ce sommet qui se tient sur les rives de la mer Morte.

"Le rythme et l'ampleur (...) des tueries à Gaza dépassent tout ce que j'ai connu durant mes années en tant que secrétaire général", a-t-il ajouté.

La Jordanie a invité des dirigeants du monde entier pour des discussions urgentes alors qu'ONG et agences et l'ONU tirent la sonnette d'alarme sur la bande de Gaza, avec pratiquement toute la population de 2,4 millions de personnes dépendant de livraisons d'aide très en deçà des besoins.

"Tache sur l'humanité"

Décrivant la guerre comme une "tache sur l'humanité", le coordinateur humanitaire des Nations unies, Martin Griffiths, a lancé un appel pour obtenir 2,5 milliards de dollars, afin de répondre aux besoins des Gazaouis jusqu'à décembre.

M. Guterres a appelé toutes les parties à accepter un plan de cessez-le-feu présenté récemment par le président américain, Joe Biden, qui prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, arrivé en Jordanie en provenance d'Israël, a souligné qu'en attendant un possible accord, il n'y avait pas de temps à perdre pour aider les Gazaouis et a annoncé que les Etats-Unis donneraient plus de 400 millions de dollars d'aide.

Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a lui indiqué que son pays apporterait 16 millions d'euros.

Le futur président indonésien, Prabowo Subianto, a lui annoncé que l'Indonésie était prête à envoyer à Gaza des équipes médicales, un hôpital de campagne et un navire hôpital, disant pouvoir évacuer 1000 personnes ayant besoin d'un traitement médical.

Des représentants de 75 pays et des responsables de nombreuses ONG étaient présents à ce sommet, organisé conjointement par les Nations unies, la Jordanie et l'Egypte.

"Malnutrition aiguë"

Une grande partie de la bande de Gaza a été réduite en ruines et une majorité de ses habitants ont été déplacés par les combats.

L'ONU avertit depuis plusieurs mois que la famine menace à Gaza.

"Plus de 50'000 enfants ont besoin d'un traitement pour une malnutrition aiguë", a dit mardi M. Guterres.

Depuis un mois, "le flux de l'aide humanitaire, crucial pour la population de Gaza - qui était déjà très insuffisante - a chuté de deux tiers", a-t-il ajouté.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accusé Israël, qui assiège la bande de Gaza, d'utiliser la faim comme arme de guerre, ce que dément vivement Israël.

De l'aide humanitaire entre dans le territoire au compte-gouttes, notamment depuis que l'armée israélienne a lancé début mai une opération terrestre dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et pris le côté palestinien du point de passage avec l'Egypte, où passait la grande partie de l'aide.

L'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis le territoire palestinien dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Lors de cette attaque, 251 personnes ont été emmenées comme otages. Au total 116 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 41 sont morts, selon l'armée israélienne.

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive meurtrière dans le petit territoire côtier. Au moins 37'124 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

ATS
...