Responsabilité environnementale: "Il faut du temps"
L'initiative fixait 10 ans à la Suisse pour réduire son impact écologique, mais ses mesures strictes ont inquiété les milieux économiques.

L'initiative pour la responsabilité environnementale prévoyait un délai de 10 ans pour que la Suisse réduise son impact écologique et respecte les limites planétaires. Elle imposait ainsi des mesures strictes dans un laps de temps relativement court, ce qui a suscité des craintes des milieux économiques.
Dans le camp du non, l'alliance composée du PLR, du Centre, de l'UDC et soutenue par economiesuisse, l'Union suisse des arts et métiers (usam) et l'Union suisse des paysans, salue un rejet clair. A ses yeux, c'est "un nouveau revers pour les Verts, leurs politiques d'interdictions et leur volonté d'imposer la décroissance".
L'idée, on est tous d'accord, il faut qu'on diminue notre consommation.

"10 ans, c'est beaucoup trop court pour réaliser cette innovation dont on a besoin", estime Alexandre Vonlanthen, président du PLR fribourgeois. "On le voit avec la centrale à hydrogène au barrage de Schiffenen (ndlr: inaugurée à l'automne 2023): c'est une des premières en Suisse. Il faut du temps."
"En imposant des restrictions drastiques en seulement dix ans, l’initiative aurait engendré des coûts exorbitants pour les entreprises et une hausse des prix pour les ménages", a réagi dans un communiqué l'Union patronale du canton de Fribourg.
"Ces thématiques ont leur place"
Pour les Jeunes Vert-e-s, l'initiative aura au moins eu le mérite de faire connaître au grand public le concept de limites planétaires comme moyen pour lutter contre les crises environnementales. "Ce qu'on a envie de retenir surtout, c'est à quel point on a pu sensibiliser à la protection de l'environnement et puis aussi montrer à quel point la situation est urgente", réagit Lalie Bays, co-présidente des jeunes Vert-e-s Fribourg. "Ces thématiques ont leur place sur la scène politique."

On a pu sensibiliser à une thématique qui est peu connue du grand public: les limites planétaires.
La gauche compte poursuivre son engagement avec de nouvelles initiatives, notamment pour le solaire et un fonds climat. De leur côté, Greenpeace et la Grève pour le climat insistent sur la nécessité d’accélérer la réduction des émissions en Suisse et à l’étranger.
L'initiative pour la responsabilité environnementale a été refusée par plus de 67% des voix dans le canton de Fribourg. A 72% au niveau national. Tous les cantons ont dit "non".