Retour sur 100 ans de musique dans la Broye

Ce week-end, qu'ils soient Vaudois ou Fribourgeois, les Broyards se sont réunis à Grandcour pour leur 100e Fête des musiques. Un aperçu.

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Pour marquer le coup de cet anniversaire à trois chiffres, les organisateurs de "La Broye 100 ans" sont allés se plonger dans les souvenirs des fanfares de la région.

Le résultat? Un musée éphémère sur le site du giron, entre le bar Moulin Rouge et le caveau Jazz Club. On y trouve d'anciens uniformes, des registres d'époque, des médailles, de vieux instruments ainsi que des photos de musiciens. "Le gros du travail va se faire cet été, car on a promis aux sociétés un livre qui retrace l’histoire de la Fête des musiques du district", explique Jean-Michel Gumy, président du giron des musiques broyardes.

La musique, fédératrice

Il faut dire que l’histoire de la musique broyarde est riche et surtout marquée par l’intercantonalité de son territoire. Un fait marquant, que Sylvie Bonvin-Sansonnens, elle aussi Broyarde, a relevé dans son discours:

"Quand nous parlons des relations intercantonales dans la Broye, nous viennent en tête les histoires de séparation que nous racontaient nos parents et nos grands-parents. Tout d'abord ces tristes destins d'amoureux interdits de mariage, car ils n'étaient pas du même canton, donc a priori pas de la même religion. Des chasse-neige arrêtés net à la borne cantonale, laissant de gros tas de neige au milieu de la route. Je repense aussi à la menace d'excommunication qu'avaient reçu de leur curé les musiciens de La Sirène, la fanfare de Rueyres-les-Prés, quand ils ont osé aller jouer au cortège des Brandons de Payerne, en plein carême."

"La Fête des musiques broyardes 2023 ici à Grandcour nous rappelle que depuis 100 ans, la musique avait résolu le problème, car elle a relié les Broyardes et les Broyards", a soulevé la conseillère d'Etat.

Fidèle à sa société

En 100 ans d'existence, la Fête des musiques broyardes a évolué. Elle a surtout pris de l'ampleur: "Si je me remémore les années 60, les cantines étaient beaucoup plus petites, il n’y avait pas toute l’infrastructure comme il y a maintenant. On était parfois reçus dans la grange d’un paysan. Mais c’était sympa quand même!", se souvient Denis Bloechle, musicien à La Persévérance d'Estavayer-le-Lac.

Ce Staviacois joue dans la société depuis 1956. "J’ai commencé à l’âge de 10 ans. Mes trois frères, un peu plus âgés que moi, sont rentrés dans la fanfare en même temps que moi. Donc ça fait effectivement 67 ans que je joue dans la société". Avec autant de Fêtes des musiques au compteur. Même s’il observe que les jeunes sont toujours motivés à jouer dans les fanfares, Denis Bloechle le reconnaît, il y a de moins en moins de vétérans.

Frapp - Anaïs Rey
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