Se reconvertir professionnellement à près de 50 ans

Serge Baechler l'a réalisé et il a décroché le prix "coup de cœur" 2022 de la reconversion, décerné par l'Union patronale fribourgeoise.

De gauche à droite: Damien Morand, directeur de Sabert SA, Serge Baechler, ex-apprenti et Pascal Engler, directeur d'Engler Ingénieurs SA. © RadioFr.

Ancien cadre dans le domaine de la boucherie, Serge Baechler vient de terminer une nouvelle formation grâce à l'aide de deux entreprises de la région. Après toute une vie passée dans la boucherie, il n'est pas facile de changer radicalement de métier. C'est pourtant ce qu'a fait ce quinquagénaire en entamant il y a 5 ans un apprentissage en dessinateur en génie civil, suite à un problème de santé.



Après plusieurs refus à cause de son âge, il a finalement été engagé via un contact par une société bulloise, Engler Ingénieurs, avant de terminer sa formation chez Sabert, entreprise basée à Payerne.

Grâce à leur soutien et à celui de ses proches, il a fini par décrocher en juin dernier son CFC, mais au prix de beaucoup de sacrifices. "Il m'a fallu laisser beaucoup de chose derrière moi", confie Serge Baechler, qui avait aussi quelques craintes: "ce qui m'a fait le plus peur, c'est de me retrouver avec des jeunes de 15-16 ans, encore plus jeunes que mes deux fils, mais en fait ils ont été de vrai collègues de classe qui m'ont beaucoup aidé".

Tant chez Engler Ingénieurs que chez Sabert, on souligne l'atout qu'un apprenti de cet âge apporte: "Un apprenti plus mature est toujours intéressant par rapport aux autres apprentis, raconte Damien Morand, directeur de Sabert SA, Serge avait un peu un rôle de papa pour eux, il les chapeautait. C'était très sympa."

Si ses deux anciens chefs encouragent une telle démarche, enrichissante des deux côtés selon eux, ils déplorent le salaire que le reconverti perçoit au final. " Une personne qui finit son apprentissage à vingt ans touche un salaire entre 4'000-4'500 francs en tant que dessinateur en génie civil, explique Pascal Engler, directeur d'Engler Ingénieurs SA. Une personne qui le termine à 50 ans, comme Serge, percevra le même salaire d'un employeur privé et c'est difficilement supportable pour quelqu'un de cet âge".

De son côté, Serge Baechler a eu de la chance, car il vient d'être engagé dans une commune qui a pu adapter son salaire, même si celui-ci est inférieur à celui qu'il touchait auparavant.

Aujourd'hui, il ne regrette rien et se plaît dans sa nouvelle voie. À noter que Serge Baechler a été soutenu par l'assurance-invalidité tout au long de sa reconversion.

RadioFr. - Frédérique Antonin
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