Sommet des Brics sur Gaza
Des appels à des "actions urgentes" et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza ont été lancés mardi par des pays membres des Brics lors d'un sommet extraordinaire. Il s'agit d'épargner les civils et trouver une solution stable pour la région
Le président russe Vladimir Poutine a appelé la communauté internationale à "unir ses efforts pour désamorcer la situation", assurant que le bloc de cinq pays "pourrait jouer un rôle clé dans ce travail".
Son homologue chinois Xi Jinping a demandé que chaque partie "mette fin à toutes les violences et attaques visant les civils", et à la libération des "détenus civils pour éviter de nouvelles pertes en vies humaines et de nouvelles souffrances", sans autre précision.
Il appelle aussi à une "conférence internationale pour la paix" pour trouver "une solution juste à la question de la Palestine".
Le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, hôte de ce sommet virtuel consacré au conflit, a dénoncé "la punition collective des civils palestiniens par l'usage illégal de la force par Israël", la qualifiant de "crime de guerre". "Le refus délibéré de fournir médicaments, carburant, nourriture et eau aux habitants de Gaza équivaut à un génocide", a-t-il ajouté.
Il a appelé à des "actions urgentes et concrètes pour mettre fin aux souffrances à Gaza". Outre un cessez-le-feu "immédiat et complet", il demande le déploiement d'une force rapide de l'ONU, pour "surveiller la cessation des hostilités" et "protéger les civils".
Il a aussi plaidé pour que "tous les pays" fassent "preuve de retenue et cessent d'alimenter ce conflit, notamment en "cessant de fournir des armes aux parties".
"Force aveugle et disproportionnée"
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a rappelé avoir plaidé à de multiples reprises pour la libération immédiate des otages israéliens aux mains du Hamas. Mais rien ne justifie, a-t-il dit, "le recours à une force aveugle et disproportionnée contre des civils".
Evoquant une "catastrophe humanitaire", ce sont "des innocents qui paient le prix de la folie de la guerre".
Un accord sur une libération d'otages retenus à Gaza en échange de la libération de prisonniers palestiniens ainsi qu'une "trêve", semble proche, ont annoncé mardi des sources palestiniennes et le Qatar.
Pas de déclaration commune
Pretoria avait annoncé lundi cette réunion extraordinaire des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui militent pour un équilibre mondial moins influencé par Washington et l'UE. M. Ramaphosa a précisé que le sommet "avait manqué de temps" pour parvenir à une déclaration commune.
L'Afrique du Sud, fervent défenseur de la cause palestinienne, est l'un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la bande de Gaza, en représailles aux sanglantes attaques en Israël menées le 7 octobre par le Hamas, qui contrôlait alors Gaza.
M. Ramaphosa avait demandé vendredi avec quatre autres Etats une enquête à la Cour pénale internationale (CPI) sur cette guerre. Pretoria a aussi annoncé au début du mois avoir rappelé ses diplomates en poste en Israël pour des consultations. Lundi, Israël a annoncé à son tour le rappel de son ambassadeur en Afrique du Sud.
La Chine, qui soutient aussi une solution à deux États et réclame un cessez-le-feu immédiat depuis le début de la guerre, avait déjà appelé lundi la communauté internationale à "agir d'urgence".
Côté russe, Vladimir Poutine s'efforce de se présenter comme le champion de la lutte contre l'hégémonisme américain. Il estime que Washington est responsable du conflit meurtrier en cours, l'accusant d'avoir longtemps monopolisé le processus de paix israélo-palestinien sans jamais réussir à trouver de solutions.
Le Kremlin appelle à un cessez-le-feu à Gaza et répète que la seule manière d'aboutir à une paix durable au Proche-Orient est la création d'un Etat palestinien.