Un père abuseur devant la justice fribourgeoise
Un homme de 52 ans est accusé d'avoir violé sa fille dès le plus jeune âge jusqu'à 7 ans. Son procès s'est ouvert mardi.

L'ambiance était particulièrement lourde à l'ouverture de ce procès mardi, devant le Tribunal pénal de la Broye délocalisé dans la salle Covid à Granges-Paccot. A la simple lecture de l'acte d'accusation, on peut se dire qu'on a touché le fond du sordide: un père de 52 ans est accusé d'avoir commis de manière répétée des actes d'ordre sexuels sur sa fille dans leur domicile broyard.
Ces faits abjects ont débuté alors que le bébé n'était âgé que de 12 jours et ils ont duré un peu plus de 7 ans. Le prévenu a d'ailleurs filmé ses actes dont certains ont été diffusés à huis clos dans l'enceinte du tribunal. Dans son ordinateur, les policiers ont découvert 561 vidéos et 180 photos mettant en scène sa fille, ainsi que 600'000 fichiers pornographiques illégaux qu'il a téléchargés.
"Je n'ai pas voulu la faire souffrir"
Prostré, le regard plongé dans ses mains, l'homme reconnaît dans un souffle entrecoupé de sanglots que l'ampleur de ses actes est "abominable". Mais à l'heure des questions serrées, le prévenu sèche ses larmes et adopte une posture de défense pour le moins discutable.
"Je n'ai jamais voulu la faire souffrir, ce que je lui faisais, ne lui faisait pas mal". Il réfute l'accusation de viol et d'inceste, malgré les preuves vidéos diffusées devant la Cour, dont certaines implique même de la zoophilie.
"Des atteintes à vie"
"C'est une enfant en survie", a déclaré le curateur de la victime. "Elle est pleine de souffrances et d'angoisses envahissantes qui vont perdurer des années, voire des décennies. Ses références en matière sexuelles sont complètement biaisées. Elle va devoir porter les atteintes qu'elle a subies probablement à vie!"
La fille suit une scolarité en milieu thérapeutique et vit avec sa mère qui a témoigné devant à la Cour: "Cette affaire m'a envoyé dans un puits sans fond. Il nous a détruit, ça me rend malade tous les jours." Au terme de son interrogatoire, le prévenu ne peut retenir ses larmes: "Je suis infiniment désolé de ce que j'ai fait. Je prie tous les jours le Seigneur pour qu'elle ait une vie meilleure."
Le procès se poursuit mercredi avec réquisitoires et plaidoiries.