Une organisation intercantonale pour lutter contre l'inceste
"Stop inceste", nouvelle organisation intercantonale, veut briser le tabou, fédérer les acteurs et faire de l’inceste un sujet de société.
L'organisation "Stop inceste", qui veut rendre visible cette problématique et briser le déni sociétal ainsi que le tabou qui l'entourent, a été présentée mercredi. Elle jouera le rôle d'organisation faîtière intercantonale et de centre de compétences en matière d'inceste, dont elle veut faire un véritable sujet de société.
D'après une étude française relayée par l'organisation, un enfant sur dix est victime d'inceste. Les spécialistes s'accordent à dire que ce taux est similaire en Suisse. "L'écart flagrant entre le nombre de victimes potentielles (1/10) et le nombre annuel de plaintes enregistrées par la police ou les autorités en Suisse (environ 400) doit nous alerter en tant que société", avance Stop inceste mercredi dans un communiqué.
Visibiliser l'inceste
Ces chiffres montrent que la plupart des victimes ne sont pas prises en charge. La nouvelle organisation regrette par ailleurs que les enfants, au contraire des adultes, ne sont souvent pas crus lorsqu'ils révèlent une situation d'inceste qu'ils ont subie.
Elle demande donc que l'inceste soit reconnu comme une problématique structurelle, au même titre que les violences domestiques, et qu'il fasse l'objet d'une attention politique majeure. "L'inceste a besoin d'être visibilisé, explique la co-directrice de "Stop Inceste" Géraldine Morel. Il a besoin d'être nommé. C'est essentiel."
Un premier événement programmé
Par ailleurs, les associations de lutte contre l'inceste manquent souvent de moyens. L'organisation souhaite donc les fédérer et construire un réseau de partenaires au niveau national, tout en visibilisant cette thématique.
Un événement a d'ores et déjà été annoncé: la première rencontre annuelle du réseau se tiendra le 27 février prochain à Fribourg.
Le comité de l'association est présidé par Geneviève Beaud Spang et comprend notamment le conseiller national valaisan Christophe Clivaz. La direction générale a été confiée à Nathalie Bonferroni, Morgane Minguely et Géraldine Morel.