Sur l'île d'Ogoz, bénis soient les bateliers
La traditionnelle messe des bateliers se tenait ce dimanche sur l'île d'Ogoz. Avec un succès mitigé auprès des principaux intéressés.
Il y aurait 700 bateaux sur le lac de Gruyères, mais ils ne sont qu'une dizaine à être amarrés à l'île d'Ogoz ce dimanche pour la messe des bateliers, qui leur est pourtant consacrée. Le but de cette cérémonie religieuse? Bénir les embarcations pour la saison, afin de protéger leurs occupants.
La tradition, chrétienne mais emprunte de folklore, a été introduite en 1996 sur l'île d'Ogoz, où elle a rencontré un franc succès auprès des bateliers. Yvan Chappuis, président de l'association Île d'Ogoz, évoque dans ce geste "une manière de remercier les bateaux sur le lac de la Gruyère et d'exploiter le fort capital sympathie de l'île d'Ogoz." Il appuie l'aspect symbolique de la démarche.
Moment de partage
Jean-Marc, habitant de La Roche, navigue sur le lac de la Gruyère "depuis presque 57 ans", mais c'est la première fois que son bateau a droit à une bénédiction. Peu religieux, il est venu avec des amis de passage qui voulaient vivre une messe. Il s'avoue conquis: "C'était vraiment un bon partage".
L'aspect du partage, Yvan Chappuis tient à le mettre en avant: "Indépendamment du côté religieux, c'est un moment intime, précieux, de spiritualité aussi, quelle que soit votre confession...". Il s'attriste que les bateliers ne soient pas plus nombreux ce dimanche, même si le but de l'association réside ailleurs: il s'agit en effet de préserver le site médiéval de l'île, soit ses deux tours en pierre, sur lesquelles il est possible de monter par un escalier en colimaçon.
Ce dimanche, ce sont un abbé, un ensemble choral et toute l'association Île d'Ogoz qui sont à pied d'œuvre. Si les bateliers se comptent sur les doigts de la main, une cinquantaine de personnes assistent elles aussi à la messe, célébrée en plein air et dans un décor de carte postale. La plupart sont venues avec les navettes de l'association, qui offre les trajets pour l'occasion.
Devant l'assemblée, Yvan Chappuis s'interroge sur l'avenir de la manifestation, évoquant le peu de bateliers présents ce jour-là. À notre micro, il s'enthousiasme pour cet "endroit magique". Pour lui "c'est l'île de Tintin! L'Île Noire!", dit-il en référence à la bande dessinée d'Hergé. "Sans, ajoute-t-il, avoir besoin d'aller loin: c'est sur place, ici à Fribourg!". La messe est dite.
