"Tapettes" à l'Eurovision: Ivan Thévoz se défend
Reconnu coupable pour discrimination, le député fribourgeois UDF fait appel de cette décision. Son procès s'est ouvert mardi.

Hasard du calendrier, le procès d'Ivan Thévoz s'ouvre en pleine semaine de l'Eurovision à Bâle. Mais c'est dans la foulée du concours l'an dernier que ces faits lui sont reprochés: après la victoire de Nemo, l'élu broyard avait traité les homosexuels de "tapettes" sur Facebook. Le Ministère public l'avait condamné en novembre dernier pour discrimination en raison de l'orientation sexuelle: 30 jours-amende avec sursis pendant deux ans, assortis d’une amende de 300 francs.
Le président de l'Union démocratique fédérale Fribourg fait appel de sa condamnation dès ce mardi devant le Tribunal d'arrondissement de la Sarine. Il a affirmé ne jamais avoir voulu discriminer quelqu'un ou un groupe de personne. Il a expliqué que son commentaire visait l'extravagance de la gestuelle de Nemo, en le comparant à la lutte suisse. Ivan Thévoz a précisé utiliser le mot "tapette" dans un ancien sens.
Un mot qui selon l'élu fait référence à un homme efféminé, à quelqu'un d'extravagant, mais en aucun cas comme une attaque contre la communauté lgbtqia+ ou contre l'orientation sexuelle.
Cette défense ne convainc pas le procureur général Fabien Gasser. "Il a agi avec légèreté en utilisant un terme qui était totalement inapproprié dans un débat où il a pu faire valoir ses arguments et son sentiment. Il a pu dire ce qu'il pensait de l'Eurovision, ce qu'il pensait de Nemo." Le verdict n'est pas attendu avant plusieurs jours, voire semaines.
Vu sur Facebook
Au lendemain de la victoire de Nemo le 11 mai 2024, Ivan Thévoz publiait sur Facebook un message dénonçant "la dégénérescence d’une société qui n’a plus aucun repère", affirmant avoir "honte de cette Suisse qui n’est pas la [sienne]".
En réponse à un commentaire, il ajoutait: "Au moins lors des fêtes de lutte suisse, il n’y a que peu de tapettes." Ces propos ont suscité l’indignation, poussant l’association fribourgeoise trans&non-binär à saisir le Ministère public pour discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.