Taux de référence à la hausse, les loyers pourraient suivre

Pour la première fois depuis 2008, le taux d’intérêt de référence augmente, de 1,25% à 1,5%, a annoncé l'Office fédéral du logement.

Martin Tschirren a expliqué jeudi à Berne l'impact à attendre de la hausse du taux de référence hypothécaire. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX

"Il est relativement vraisemblable qu'un nouveau pas (dans la hausse) sera franchi l'hiver prochain, mais il est difficile de dire quand précisément", a déclaré M. Tschirren devant les médias à Berne.

Les banques estiment que le taux de référence pourrait monter à 2% à l'horizon 2025, "mais nous nous gardons d'une telle anticipation", a ajouté M. Tschirren.

Plusieurs facteurs entrent en jeu, comme les taux directeurs de la BNS ou le comportement du marché hypothécaire, si bien que les prévisions s'avèrent complexes.

Le fait que la hausse du taux annoncée jeudi (de 1,25 à 1,5%) soit la première depuis 2008 rend en outre difficile la mesure de l'impact que cela aura sur les loyers, a précisé l'OFL.

Un bail sur deux concerné

Une hausse d'un quart de point du taux de référence donne le droit au bailleur d'exiger une hausse de loyer de 3%, à la condition toutefois que le loyer actuel soit fondé sur l'ancien taux de référence de 1,25%. "Cette condition devrait concerner environ la moitié des baux", a précisé l'OFL. Pour l'autre moitié, il ne devrait donc pas y avoir de hausse.

Si le loyer est basé sur un taux plus ancien et supérieur au taux actuel, il existe, au contraire, un droit à la baisse. Pour rappel, plus de 60% des résidents en Suisse sont locataires, un taux très élevé en comparaison internationale.

Une fois une éventuelle hausse de loyer notifiée, les locataires ont 30 jours pour s'y opposer. L'Office fédéral du logement les invite à s'informer de leurs droits sur le site de l'OFL et à s'adresser au besoin à l'autorité de conciliation en matière de baux et loyers, s'ils s'estiment floués.

L'OFL insiste sur le fait qu'il n'y "aura pas de hausse générale des loyers. Si vous avez conclu un bail il y a cinq ans à un taux de référence de 2,25%, vous pouvez dormir tranquilles", a-t-il illustré.

L'incertitude subsiste. "On ne sait pas comment les bailleurs vont réagir. Mais il faut prévoir que ceux qui ont accordé des baisses par le passé vont procéder à des augmentations", a encore noté l'OFL.

ATS
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