Les tests sur des singes pointés du doigt à l'Unifr
Depuis la rentrée universitaire, la Ligue Suisse contre l’expérimentation animale organise des actions mensuelles pour dénoncer les pratiques de tests sur les animaux.
Mardi à midi, les membres de la Ligue Suisse contre l’expérimentation animale (LCSV) ont mené une action de sensibilisation à l’Université de Fribourg pour dénoncer les tests effectués sur des singes dans les laboratoires de l’institution. Devant les bâtiments de Pérolles, où se concentrent plusieurs unités de recherche de l’université, les activistes ont distribué des flyers et mis en place un stand pour informer et engager les étudiantes et étudiants sur cette question.
Pour Athénaïs Python, membre active de la LCSV, cette démarche vise avant tout à provoquer une prise de conscience. "Le but avec ce genre d’action est de faire bouger les choses de l’intérieur", explique-t-elle, espérant susciter un dialogue interne à l’université, dans le sillage des mobilisations étudiantes déjà observées à Genève. "Notre objectif à terme est qu’il n’y ait plus d’animaux dans les laboratoires de l’Université de Fribourg", affirme-t-elle avec conviction.
Depuis la rentrée universitaire d’automne, la LCSV organise des actions mensuelles à Fribourg, constatant que nombre d’étudiants ignorent l’ampleur des expérimentations animales menées dans les laboratoires de l’université. Selon le flyer distribué ce jour, plus de 90 % des molécules testées avec succès sur les animaux échouent ensuite aux essais cliniques sur l’homme, une statistique que l’organisation met en avant pour contester l’efficacité des tests actuels sur les animaux.
Du côté de l’Université de Fribourg, la réaction se veut mesurée. Le responsable de la communication, Marius Widmer, insiste sur le cadre législatif strict auquel sont soumis les travaux de recherche en Suisse et rappelle les bénéfices de ces recherches pour la société : "Ce qu’on tire de la recherche est essentiel et garantit le bien-être des humains et la sécurité des médicaments". Florian Lanz, chercheur en neurosciences à l’université, précise que l’étude de primates non-humains, comme les 16 singes ayant participé à des tests en 2023, est cruciale en raison de leurs similarités avec l’être humain.