"Il n'y a pas grand chose qu'on retrouve en reconnaissance"
Des représentants de plusieurs professions au sein de l'HFR se sont réunis ce mardi pour demander de meilleures conditions de travail. Une pétition a été lancée.
Les revendications sur la situation, les inquiétudes et les améliorations nécessaires entourant l'HFR ont été exprimées lors d'une conférence de presse tenue mardi à Fribourg à l'initiative du Syndicat des services publics (SSP). "Tout le monde tire la sonnette d'alarme, mais rien ne bouge", ont déploré des intervenants.
"Nous devons constater que le Conseil d’Etat laisse couler l’HFR et le personnel de santé", ont ajouté ceux-ci. A l'instar du secteur en Suisse, l'Hôpital fribourgeois traverse une période difficile, avec notamment un budget 2023 qui prévoit une perte de 27,9 millions de francs, prolongeant une tendance en cours depuis des années.
Sous l'impulsion du Syndicat des services publics, une pétition a été lancée à l’intention du gouvernement fribourgeois. Le texte demande la reconnaissance de la pénibilité pour le personnel hospitalier et une revalorisation "immédiate" des salaires. "On travaille des horaires de 12 heures. On fait des jours, des nuits, en plus jusqu'à 65 ans maintenant. Il n'y a pas, non plus d'aménagements prévus pour les employés qui ont passé un certain âge. Il n'y a pas non plus de réels avantages à rester fidèle à un hôpital public", regrette Nathalie Burnet, infirmière sage-femme à l'HFR depuis près de 30 ans.
La pétition est soutenus par plusieurs secteurs de l'hôpital fribourgeois, des soins jusqu'à la logistique, mais aussi par différents niveaux hiérarchiques. Brice Touilloux est chef de clinique adjoint en pneumologie : "Dans toutes les spécialités, on assure des piquets sans qu'il y ait forcément de contre-parties. C'est une fatigue mentale qui pousse clairement, à terme, les médecins à quitter l'hôpital."
De son côté, la direction de l'HFR estime aussi qu'il faut revoir les conditions de travail du personnel. "Certains cantons sont en train de mettre en place des mesures et si l’HFR veut rester compétitif et assurer la prise en charge de qualité de sa population, il ne faut pas tarder", détaille Catherine Favre-Kruit. La chargée de communication de l'hôpital fribourgeois précise encore que des demandes ont été formulées par courrier auprès de la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS). "Le personnel soignant fait preuve d’une très grande flexibilité, avec des horaires irréguliers et des plannings qui peuvent être modifiés en dernière minute. La Direction souhaite que cette flexibilité soit reconnue et que les remplacements de dernière minute et les heures de piquet soient mieux indemnisés."
Les autorités cantonales précisent, pour leur part, que la Délégation du Conseil d'Etat en charges des affaires du personnel (DCEQP) vient d’ouvrir les discussions avec les partenaires sociaux sur le sujet de la pénibilité.