Des travailleurs sociaux au secours des communes du canton

Toujours plus de communes fribourgeoise font appel à l'association REPER afin de comprendre les besoins de leurs jeunes habitants.

Actuellement, huit communes, dont la ville de Fribourg, ont mandaté l’association REPER. © KEYSTONE

Imaginez, des jeunes assis dans un parc, à l’entrée d’un parking souterrain ou sous un arrêt de bus. Une personne les approche et essaie d’entrer en contact avec eux, histoire de simplement discuter. Voici l’un des rôles des travailleurs sociaux de rue. Celui de Marly, dernière commune en date à avoir fait appel à l'association REPER, a débuté le 1ᵉʳ juin à un taux de 60%. 

La commune sarinoise a pris cette décision suite à une expertise jeunesse menée en 2022. Cette analyse n’a pas dévoilé de problème majeur, mais la situation n’y est pas optimale. "Certains jeunes ont déclaré que la commune n'était pas inactive, mais qu'il y avait tout de même plusieurs manques", explique Gabriela Mestre, déléguée à la cohésion sociale à Marly. L'objectif du nouveau travail social est donc d'entrer en contact avec les jeunes, comprendre leurs besoins et les accompagner de la meilleure des manières.

Une demande croissante

En mandatant REPER, la commune de Marly rejoint celles de Fribourg, Romont, Villars-sur-Glâne, Attalens, Corminboeuf, La Brillaz et Neyruz. Les communes fribourgeoises sont toujours plus nombreuses à faire appel à des travailleurs sociaux de rue. Le mandat attribué par le canton de Fribourg à REPER ne permet pas d'être présent partout. Les communes ont donc pris le relais, explique Adrien Oesch, responsable du secteur Rue et Réalisations de REPER.

Autres explications avancées, la forte croissance démographique qu'ont connu certains villages ces dernières années et des changements dans le fonctionnement des communautés villageoises. "Il n'y a plus cette socialisation traditionnelle où tout le monde se connait et où un contrôle social fait que si nous voyons un jeune faire une crasse, nous le connaissons parce que c'est le "fils de" et nous lui tirons les oreilles. C'était une régulation naturelle qui se faisait", précise-t-il. 

Des villages qui grandissent vite

Afin d'illustrer cette problématique, l'exemple d'Attalens est pertinent. Cette commune veveysanne de plus de 3500 habitants a fait appel à REPER en 2019. À cette période, la commune entretient une relation conflictuelle avec certains jeunes accusés de tapage nocturne et de déprédations. La commune a tout d'abord installé des caméras avant de choisir une voie plus sociale en mandatant un travailleur social de rue qui fait le lien entre les jeunes et les autorités. "Il fallait trouver un équilibre entre une logique contraignante et constructive", explique son syndic Laurent Menoud. "Finalement, ce qui nous a surpris, c'est que les jeunes qui se trouvaient dans la rue y étaient parce qu'ils n'avaient pas d'espace", ajoute-t-il. 

Pour répondre à ce besoin, la commune a acquis, l'an passé, l’ancien atelier de couture afin d'en faire un centre d'accueil pour les jeunes. "Il y a des heures d'accueil libres durant lesquelles les jeunes peuvent venir boire quelque chose, discuter, jouer au babyfoot, etc.", raconte Eliot Savoy, conseiller communal en charge de la cohésion sociale. "La situation s'est améliorée grâce à plusieurs associations de mesure. REPER est l'une des plus importantes. Cela a permis de stabiliser la situation", complète-t-il.

L’an passé, la commune d’Attalens a déboursé plus de 80’000 francs pour son travailleur social de rue employé à 50%, mais aussi pour la gestion de l’Atelier couture. Au total, ce sont plus de 500 échanges qui ont eu lieu avec des jeunes de la région et une vingtaine ont bénéficié d’un accompagnement socioéducatif. De son côté, la commune de Marly prévoit de débourser environ la même somme. Au total, l’association REPER emploie cinq équivalents plein-temps pour remplir ces mandats de travail social de rue.

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RadioFr. - Léo Martinetti
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