Trêve au P-O: pressions internationales

L'armée israélienne a intensifié lundi ses frappes meurtrières contre des fiefs du Hezbollah au Liban. Cela alors que le cabinet de sécurité israélien doit se prononcer mardi sur un accord de cessez-le-feu, les Etats-Unis affirmant qu'un tel accord était "proche".

Des personnes devant leur maison prise pour cible par un bombardement israélien dans la région de Tayouneh, au sud de Beyrouth. © KEYSTONE/EPA/WAEL HAMZEH
Un homme transporte un garçonnet blessé par un bombardement israélien sur le camp de déplacés de d'Al Bureij à l'hôpital Al Aqsa, dans le centre de la bande de Gaza assiégée et affamée. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
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Ces annonces ont été faites alors que les acteurs internationaux redoublaient d'efforts en vue d'un cessez-le-feu.

Ces annonces ont été faites après une intensification ces derniers jours des frappes d'Israël contre des fiefs du mouvement pro-iranien au Liban, qui ont fait lundi au moins 31 morts selon le ministère de la Santé.

Le 8 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié palestinien, cible d'une offensive destructrice à Gaza lancée par Israël en riposte à une attaque menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre 2023.

Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, Israël a concentré ses opérations au Liban en lançant une intense campagne de bombardements à partir du 23 septembre dernier sur les bastions du Hezbollah.

Décision sur un accord mardi soir

Le cabinet de sécurité israélien "se prononcera mardi soir" sur un accord de cessez-le-feu, a indiqué un responsable israélien à l'AFP sous couvert de l'anonymat, sans fournir d'autres précisions.

"Nous pensons être arrivés au point où nous sommes proches" d'un accord, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, tout en soulignant que rien n'était encore acquis.

Selon le site d'information américain Axios, l'accord est basé sur un projet américain prévoyant une trêve de 60 jours durant laquelle le Hezbollah et l'armée israélienne se retireraient du sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, pour laisser l'armée libanaise s'y déployer.

Il inclut la mise en place d'un comité international pour en surveiller l'application, selon Axios. Le site fait état d'assurances américaines de soutenir une action militaire israélienne en cas d'actions hostiles du Hezbollah.

Résolution 1701 de l'ONU

Les médiations se font sur la base de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui a mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. La 1701 stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés à la frontière sud du Liban.

Successivement, le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, et l'ONU ont appelé à un cessez-le-feu.

"Grosse erreur"

Mais pour le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir (extrême droite), qui n'est pas membre du cabinet de sécurité, un cessez-le-feu serait "une grosse erreur".

Originaire du nord d'Israël, Dorit Sison, 51 ans, redoute aussi un règlement comme en 2006, qui selon elle a permis au Hezbollah de "se réarmer". Maintenant "ils ont des tunnels, des roquettes, toutes les munitions possibles".

Nouvelles "cibles" attaquées

Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, des alliés de l'Iran, son ennemi. Ce pays a juré de "détruire" le Hamas après l'attaque du 7-Octobre et veut faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah, qui ont déplacé quelque 60'000 habitants du nord depuis plus d'un an.

Lundi, l'armée israélienne a affirmé avoir attaqué en une heure environ 25 cibles liées au Hezbollah dans la banlieue sud, le sud et l'est du Liban. Au moins 12 personnes ont été tuées dans les raids dans la région de Tyr (sud), selon le ministère de la Santé.

Le Hezbollah a lui tiré au moins 30 projectiles sur Israël, a indiqué l'armée au lendemain de 50 frappes aux roquettes et drones revendiquées par le mouvement libanais contre des régions israéliennes dont Tel-Aviv (centre), un record depuis septembre.

Près de 3800 morts au Liban

Selon l'agence de presse officielle libanaise ANI, des combats ont opposé le Hezbollah aux troupes israéliennes qui mènent depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du Liban.

Selon le ministère de la Santé, au moins 3768 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, la plupart depuis septembre dernier. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils ont été tués en 13 mois.

Les Gazaouis fouillent les poubelles

Sur le front sud d'Israël, dans la bande de Gaza assiégée, dévastée et menacée de famine selon l'ONU, l'armée israélienne poursuit ses bombardements notamment dans le nord du territoire palestinien.

"Il y a environ 65'000 personnes dans les zones assiégées (dans le nord de Gaza). Nous entendons dire qu'elles fouillent les poubelles, les décombres, qu'ils essaient de trouver de vieilles boîtes de conserve, n'importe quelle nourriture qu'ils pourraient trouver", a indiqué une porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Louise Wateridge, présente à Gaza-ville.

L'offensive d'envergure israélienne à Gaza a fait au moins 44'235 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

ATS
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