Trois maladies animales surveillées par la Confédération
Après l'apparition d'un foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Savoie, des milliers de bovins doivent être vaccinés dans les cantons de Genève, Vaud et du Valais. Et en raison de nombreux cas de maladie de la langue bleue en Suisse, les politiciens discutent d'une modification de la loi.

En cas d'apparition de la dermatose nodulaire contagieuse en Suisse, le droit en vigueur prévoit également des zones de protection et de surveillance. La zone de protection s'étend sur 20 km autour du foyer tandis que la zone de surveillance a un rayon de 50 km.
Des restrictions relatives au transport d'animaux et de marchandises ainsi que l'interdiction des marchés et des expositions de bétail s'appliquent dans ces zones, a expliqué l'Office fédéral des affaires vétérinaires (OSAV) à Keystone-ATS. Pour la dermatose nodulaire, aucune restriction de la circulation des personnes n'est prévue.
Risque d'introduction élevé
La dermatose nodulaire contagieuse est l'une des trois épizooties qui posent actuellement les plus grands défis, selon les autorités fédérales. "La maladie a atteint l'Italie et la France. Il n'y a pas eu de cas en Suisse jusqu'à présent, mais le risque d'introduction est élevé", indique l'OSAV.
Les autorités suisses surveillent également de près la situation relative à la peste porcine africaine, apparue il y a plusieurs années déjà dans le nord de l'Italie et qui n'a jamais disparu depuis. L'OSAV affirme miser sur la détection précoce et, si nécessaire, sur une lutte immédiate et rigoureuse contre les premiers cas afin de pouvoir étouffer un foyer dans l'½uf.
La maladie de la langue bleue
Troisième maladie surveillée de près par les autorités, la langue bleue a déjà touché de nombreux moutons et bovins en Suisse. En octobre dernier déjà, des infections par au moins un sérotype avaient été détectées dans plus de 20 cantons.
Les premières infections par le sérotype 3 de la maladie (BTV-3), particulièrement dangereux pour les moutons, sont apparues en août 2024. Jusqu'au 1er août 2025, plus de 3000 cas de sérotype 3 et 242 cas de sérotype 8 ont été enregistrés selon le site internet de l'OSAV.
Dans le détail, la maladie est propagée par des moucherons appelés cératopogonidés. Les symptômes comprennent de la fièvre, une inflammation des muqueuses, des boiteries et des avortements. La BTV-3 est souvent moins grave chez les vaches que chez les moutons, mais elles peuvent aussi développer de forts symptômes et produire nettement moins de lait.
Modification de la loi en cours
La question de la vaccination contre la maladie de la langue bleue préoccupe aussi le monde politique. Répondant à une demande du Parlement, le Conseil fédéral a mis en consultation en mai une modification de la loi qui rendrait à l'avenir superflu le recours à une décision de portée générale.
L'Office fédéral des affaires vétérinaires pourra délivrer, en cas d'épizootie et sous des conditions clairement définies, une autorisation de mise sur le marché à durée limitée pour des médicaments vétérinaires immunologiques non autorisés. L'évaluation des demandes devra se faire avec l'Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic) et l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).
Une telle autorisation n'entre en ligne de compte que si aucun produit équivalent autorisé n'est disponible. De plus, des exigences strictes s'appliquent à la qualité, à la sécurité, à la fabrication et à la distribution des médicaments.