Trump et Harris au coude-à-coude dans les sondages
La plupart des enquêtes d'opinion montrent une course à la Maison Blanche imprévisible. Votre opinion.
Quelque 244 millions de citoyens américains seront appelés aux urnes, mardi 5 novembre, afin de désigner leur prochain président, dans une élection incertaine et scrutée dans le monde entier.
À l’approche de l’élection présidentielle, les sondages montrent un duel serré entre Kamala Harris et Donald Trump, avec des fluctuations marquées et des écarts qui se resserrent selon les enquêtes. Un sondage ABC/Ipsos place Harris à 51% contre 47% pour Trump, tandis que CBS/YouGov et Emerson College indiquent une quasi-égalité, avec Harris et Trump oscillant entre 49% et 50% selon les jours.
Les tendances montrent une légère érosion de l’avance de Kamala Harris dans certains sondages: dans une enquête du Times/Siena, elle est à 48%, un recul par rapport à début octobre, où elle avait une avance de 49% à 46%
En revanche, d'autres sondages tels que Morning Consult et Monmouth continuent de donner à la candidate démocrate une légère avance, bien que réduite.
Pourquoi se méfier des sondages?
Les sondages américains restent prudents après les erreurs passées en 2016 et 2020, où le soutien à Trump a été sous-estimé. Aujourd’hui, la course entre Kamala Harris et Donald Trump est extrêmement serrée, et les sondeurs s’efforcent d’intégrer les leçons du passé pour mieux refléter l’électorat conservateur, souvent réticent à participer aux enquêtes d’opinion.
Par exemple, l’institut Siena prend en compte les électeurs qui raccrochent sans répondre, tandis que le Pew Research Center combine internet et téléphone pour atteindre des publics variés.
Des divergences subsistent sur les méthodes pour ajuster les résultats en fonction des groupes sous-représentés. Certains craignent que la pondération en faveur de groupes républicains ruraux risque d'être imparfaite, rappelant qu’en 2020, les sondages ont sous-estimé le vote démocrate dans certains États clés.
Ce contexte, ainsi que la montée d’un potentiel "électeur discret" (quelqu'un entouré de républicains qui ne voudrait pas dire à ses proches, ni aux sondeurs, qu'il vote démocrate.) en faveur de Harris, rend les prévisions difficiles et soulève des doutes sur l’efficacité des ajustements statistiques dans une course où chaque voix pourrait faire la différence.
Système indirect
Les sondages nationaux ne prédisent pas nécessairement qui va gagner l'élection, même si un candidat effectue la course nettement en tête. Le système de vote américain pour l’élection présidentielle repose sur un mécanisme appelé le "collège électoral". Au lieu de voter directement pour un candidat, les électeurs votent dans chaque État pour un groupe de "grands électeurs" représentant le candidat de leur choix.
Chaque État dispose d’un certain nombre de grands électeurs proportionnel à sa population, pour un total de 538 grands électeurs à l’échelle nationale. Quand un candidat est en tête, il remporte ainsi la totalité des grands électeurs de cet Etat (sauf dans le Maine et le Nebraska, qui répartissent les voix).
Pour remporter la présidence, un candidat doit obtenir au moins 270 voix (sur 538) de grands électeurs. Ce système implique que certains États, appelés "swing states" ou États pivots, deviennent décisifs car leurs résultats sont souvent très serrés et influencent fortement le résultat final de l'élection.
Dans le système américain, il est donc possible de gagner le vote populaire mais de perdre l'élection. C'est arrivé en 2016 pour la démocrate Hillary Clinton, qui avait pourtant presque 3 millions de votes d'avance sur Donald Trump. Le républicain avait raflé 304 grands électeurs.
Les "swing states" déterminants
Lors des élections présidentielles américaines, les "swing states" sont les États qui pourraient être remportés par l'un ou l'autre des candidats. Les voici, et entre parenthèse, le nombre de grands électeurs;
- Nevada (6 grands électeurs)
- Arizona (11)
- Michigan (15)
- Wisconsin (10)
- Pennsylvanie (19)
- Caroline du Nord (16)
- Géorgie (16)
A l’inverse, les Etats sûrs sont ceux qui seront très probablement remportés par le candidat d'un parti particulier. Par exemple, la Californie (54 grands électeurs) vote traditionnellement démocrate, le Texas (40 grands électeurs) républicain.