Trump vire le chef de la DIA
Le chef du renseignement militaire américain, ainsi que deux autres hauts responsables de cette agence, ont été démis de leurs fonctions, a-t-on appris vendredi. Cette mesure survient après la publication d'un rapport qui aurait fortement déplu au président américain.

Le limogeage du lieutenant-général Jeffrey Kruse, qui occupait cette fonction depuis le début de l'année 2024, arrive peu après que ses services ont estimé que les frappes menées en juin par les Etats-Unis en Iran avaient retardé de plusieurs années le programme nucléaire de Téhéran.
Ce rapport, dont la presse s'est fait l'écho, diffère sensiblement des affirmations du président américain Donald Trump, qui martèle que les attaques en question ont totalement détruit les sites nucléaires visés.
Jeffrey Kruse "n'assumera plus les fonctions de directeur de la DIA (Defense Intelligence Agency)", a indiqué vendredi un haut responsable militaire, sous couvert d'anonymat. Il n'a pas avancé de raison pour ce limogeage.
Nombreux hauts responsables virés
Un autre responsable, qui a requis l'anonymat, a déclaré que deux autres hauts responsables, la vice-amirale d'escadre Nancy Lacore, cheffe de la réserve de la marine, et le contre-amiral Milton Sands, quittaient également leur fonction.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a présidé au renvoi de multiples hauts responsables du Pentagone, à commencer par le chef d'état-major des armées, Charles Brown, remercié en février sans explication.
Le ministre de la défense Pete Hegseth, un fidèle de Donald Trump, défend le droit du président à choisir les dirigeants de l'armée comme il l'entend, mais des élus démocrates se sont inquiétés d'une possible politisation de cette dernière.
Pete Hegseth avait mené la contre-attaque après que le rapport du renseignement militaire sur les frappes en Iran a circulé dans la presse. Le document avait "fuité parce que quelqu'un veut essayer de [...] faire croire que ces frappes historiques n'ont pas été un succès", déclarait-il.
Donald Trump, que son ancien chef d'état-major avait qualifié d'"aspirant dictateur", a fait de la loyauté le principal critère de recrutement de son second mandat. Il applique également cette logique à l'armée, historiquement neutre, pour laquelle il a une fascination non dissimulée.
Plusieurs hauts responsables civils ont aussi été limogés par le milliardaire de 79 ans. Donald Trump a par exemple récemment renvoyé la directrice de la principale agence de statistiques sur l'emploi après la publication de mauvais chiffres.