Tufting: des tapis tissés au pistolet
Véritable phénomène sur les réseaux sociaux depuis quelques années, le tufting séduit aussi à Fribourg. Rencontre avec un artisan.
Cela fait trois ans que Thomas Labbé s'est lancé dans le tufting. Ce sont les réseaux sociaux qui lui ont donné envie de tester cette pratique, qui consiste à utiliser un pistolet à laine pour créer des tapis personnalisés sur un support textile tendu.
"La sensation est très étonnante, on se laisse emporter par le pistolet", explique Thomas Labbé. "C'est assez grisant, hypnotisant. Il y a une certaine tendance à l'art-thérapie, comme les gens qui font du coloriage ou des mandalas, on va pouvoir se laisser aller à cette pratique pendant trois heures."
Pour commencer, le motif est dessiné sur une toile tendue. Le pistolet vient ensuite réaliser le tissage express, mais non sans difficulté. "Au début, on croit que ça va être super satisfaisant, comme sur Instagram. Mais à faire, c'est une autre paire de manches", continue Thomas Labbé. Le processus crée beaucoup de poussière, demande beaucoup de matériel, entre la laine, le pistolet, la tondeuse ou encore la colle, et beaucoup de temps à investir.
Poyas et nouvelles techniques
L'artiste s'est lancé récemment dans une confection toute particulière de 4 m², pour honorer la Gruyère, où il est arrivé il y a quatre ans. "Il y a deux choses que j'ai beaucoup aimées: les poyas et les papiers découpés. J'ai un ami qui a un hôtel à Gruyère et on y trouve plein de vieilles poyas. J'ai voulu rendre hommage à cette tradition gruérienne."
Graphiste de formation, Thomas est passionné de dessin depuis toujours. Il voit dans le tufting de nouveaux défis techniques. "On ne peut pas faire de traits fins", explique-t-il. "On est obligé de synthétiser la forme pour qu'on puisse la comprendre."
En plus de son local de création, l'artiste de 36 ans a aménagé un nouvel atelier en début d'année pour y proposer des cours. Il donne également des leçons d'initiation au café bullois Le Nouba.
