Quel impact a l'UE sur l'économie fribourgeoise?
Même si le canton n'est pas frontalier de l'Union européenne, l'absence d'accord économique se fait ressentir dans les entreprises.
L'Union européenne et la Suisse: une relation compliquée. Après la fin des négociations sur l'accord-cadre il y a trois ans, l'inquiétude a grandi dans de nombreux secteurs économiques, même dans le canton de Fribourg, qui n'est pourtant pas frontalier. La récente reprise des discussions entre les deux pays est donc un moment important pour de nombreuses entreprises fribourgeoises.
Pour Philippe Gumy, conseiller économique à la Chambre de commerce et d'industrie du canton de Fribourg (CCIF), l'Europe est vitale pour l'économie locale. "Au niveau des exportations, c'est environ un quart de notre PIB. Il faut aller de l'avant, poursuivre ces accords bilatéraux qui nous apporteront trois nouveaux accords, dont un très important dans le domaine de l'électricité, et nous assurera un approvisionnement si on aboutit."
Travailler avec ses voisins
L'électricité n'est d'ailleurs pas le seul domaine concerné par ces négociations. La sécurité alimentaire et la santé doivent aussi être discutées. "Nous rencontrons des difficultés pour participer à la recherche et au développement parce que nous sommes exclus du programme Horizon", ajoute Olivier Curty, conseiller d'État en charge de l'économie.
Si l'on prend les chiffres, plus de la moitié des exportations du canton de Fribourg vont vers des pays de l'Union européenne, notamment vers l'Allemagne, le premier acheteur. La France, elle, arrive en troisième position derrière les États-Unis.
Si certains pensent que même sans les pays européens, on peut se tourner vers l'Amérique ou l'Asie, la CCIF est plus nuancée. "Oui, on peut diversifier nos clients, mais cela prendra des dizaines d'années", insiste Philippe Gumy. "Il faut quand même consolider ce qui est acquis et travailler davantage avec ses voisins plutôt qu'avec des économies qui sont extrêmement éloignées."
